LXXI. " Definitly you're a damaged as a woman"

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Rose

La porte de la salle de bain tremblait sous les coups qu'on lui portait. Insensibles aux appels qui me parvenaient, je ne pus m'empêcher de sourire en entendant la voix du footballer s'élever de l'autre côté.

Putain Rose ! Tu vas prendre toute l'eau !

Désolée Ad' ! je ris.

Je m'enfonçais un peu plus dans le bain que je m'étais fais couler, laissant la mousse recouvrir totalement mon corps.

T'aurais pu m'inviter au moins ! il pesta.

Mon rire redoubla.

Trouve-toi une copine Rabiot !

Il soupira si fortement que je l'entendis, et ses pas s'éloignèrent, laissant le calme s'installer. La tête posée sur le rebord prévu à cet effet, je fermais mes paupières, profitant du silence pour faire le vide. J'avais passé la semaine à alterner les appartements. Deen et Ken avaient refusé que je sois seule tant qu'Adrien n'était pas rentré. Alors ils m'avaient trimballé entre leurs immeubles, comme si j'étais leur gosse. Puis mon meilleur ami était rentré. Et depuis deux jours, j'avais retrouvé la chambre que je squattais chez lui. Même si je finissais toujours par atterrir dans son lit, réclamant ses bras pour réussir à m'endormir. Parce que j'étais incapable de trouver le sommeil seule depuis ce fameux soir où j'avais pété les plombs chez Ken.

Je passais une main sur mon cou, retraçant le geste que le rappeur avait eu, lorsqu'il m'avait plaqué au sol, ses doigts posés sur ma gorge pour m'immobiliser. Jamais il n'aurait levé la main sur moi avant. Mais cette fois-ci, j'avais touché à sa copine et il avait vu rouge. Je rouvris subitement mes paupières, ravalant le sanglot qui bloquait ma respiration. Sa copine. Il avait définitivement tourné la page sur notre histoire, je l'avais vu ce soir-là.

Pourtant, ses yeux exprimaient tellement de choses que j'avais eu du mal à le cerner. Ce qui était arrivé rarement avant. J'avais toujours su lire en lui. Mais plus maintenant, me rappela à l'ordre mon esprit. Plus jamais. Je me redressais et quittais la baignoire dont l'eau s'était rafraîchie, et enfilais un peignoir pour me mettre au chaud.

Rabiot ! je criais en ouvrant la porte.

T'as besoin de moi pour t'habiller ? se moqua l'homme.

Je levais les yeux au ciel, réprimant mon sourire. Il allait me tuer un jour avec ses conneries.

T'es con, je soupirais.

Mais je suis beau, ça compense, il haussa les épaules. Bref, tu veux quoi ? il apparut devant moi.

Je lui tendis les bras et l'instant d'après, les siens s'enroulaient autour de moi.

La dernière fois que tu m'as fait autant de câlins en si peu de jours, c'était quand je m'étais retrouvé à l'hôpital, il remarqua.

C'est mon cœur qui est à l'hôpital là, je dis contre lui.

Il resserra sa prise sur moi, me soutenant moralement et physiquement. Et j'étais heureuse de pouvoir compter sur lui dans ces moment-là. Parce que je n'avais plus grand monde pour être là quand j'étais au plus bas.

Tu veux faire quelque chose ? il demanda.

J'hochais la tête et me séparais de lui à regret.

J'aimerais bien sortir. Faire la fête.

Oublier. Mais je gardais ça pour moi. Il jeta un coup d'œil à sa montre avant de poser à nouveau son regard sur moi.

DiamondsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant