LXIX. "It's over this time."

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Rose

Recroquevillée dans le lit de Deen, je gardais les paupières clauses. Je préférais faire croire au rappeur que je dormais, pour qu'il ne me parle pas de la soirée de la veille. Je l'avais entendu se lever et se rendre dans son salon. Et depuis, il n'était revenu que pour vérifier que je dormais toujours.

La porte s'ouvrit à nouveau, laissant passer un filet de lumière. Je sentis le matelas s'affaisser alors que le brun s'allongeait à mes côtés. Je sentais son souffle sur mon visage, mais je fermais un peu plus mes paupières pour ne pas le voir. Un rire discret lui échappa et il m'attrapa pour que je niche ma tête dans son cou.

Tu vas faire semblant de dormir encore combien de temps ? il souffla.

J'haussais les épaules, démasquée.

Je te connais Rose, il pouffa. Tu croyais me berner encore combien de fois ?

Je pensais que t'étais assez con pour pas le remarquer, je me moquais.

Ma voix était éraillée, et parler me fit grimacer de douleur.

Tu devrais prendre un thé, m'indiqua mon ami.

Je ne répondis pas, préférant profiter de la sensation rassurante qu'il m'apportait.

Ça va ? il finit par demander.

Je levais enfin les yeux vers lui, et j'y découvris de la peur dans les siens. Il devait être inquiet de ma réaction face à tout ça.

Je me sens vide, je confiais.

Tu veux manger pour te remplir ?

Pas vide comme ça idiot, je ris doucement et frappais son torse.

Je te promets que ça va aller, il m'assura après avoir ris à son tour. C'est qu'une mauvaise passe.

Pourtant, je sentais dans sa voix qu'il n'avait aucune idée de ce qui allait se passer. Parce que nous étions allés définitivement trop loin.

C'est fini, j'assurais avec un calme qui me surpris.

Ne dis pas ça, il soupira.

Si, il faut quelqu'un le dise. C'est terminé cette fois-ci.

Il secoua la tête en soufflant, mais ne contredit pas.

Et tu parleras à personne de hier soir hein ? je l'interrogeais.

Non, il ne s'est rien passé, il affirma.

J'acquiesçais en silence, le remerciant d'accepter de garder mon moment de faiblesse pour lui.

Deen ?

Oui beauté ?

J'ai faim.

Il sourit en se relevant.

J'ai fait à manger.

T'es le meilleur Bigo, j'embrassais sa joue et le suivi jusque dans la cuisine.

...

Debout sur le balcon du rappeur, j'observais ma cigarette se consumer. Ça devait être la troisième que je m'allumais en quelques minutes, mais besoin de sentir mes poumons s'emplir de ce poison mortel. A l'abri, je regardais la pluie tomber sur la capitale française, comme en écho avec mes émotions. J'avais passé la journée sur le canapé de Deen, à regarder la télé et à me goinfrer. Comme si manger aller remplacer cette sensation de néant qui m'habitait désormais. Il avait fini par partir au studio, mais je le soupçonnais de vouloir s'éloigner quelques heures de moi. Pour éviter de craquer devant ma tristesse plus qu'apparente.

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