CXXXIV. "We broke up."

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Mekra


J'avais été surpris de voir Deen sur mon canapé, les mains assez amochées. Mais je me doutais que Rosalinda était dans le coup. Il était reparti dans la matinée sans préciser ce qu'il lui était arrivé, et ma copine avait haussé les épaules quand j'avais demandé la raison de sa venue.

Yassine dans son landau, je pinçais l'arête de mon nez devant l'immense rayon de boîte de lait qui s'étendait devant moi. Je n'avais aucune idée de ce que je devais prendre, et je m'évertuais à lire les étiquettes depuis quinze bonnes minutes.

Tu vas être privé de lait cette semaine, je jetais un regard à mon fils. Parce que papa se rappelle absolument pas de la couleur de ta boîte, je pestais contre moi-même.

Normalement c'est la rose qu'il faut prendre, fit une voix derrière moi.

Je me retournais, et une jeune femme me sourit avant de se pencher sur ma poussette. Je fronçais mes sourcils, n'appréciant pas qu'un inconnu s'approche autant de mon fils, mais elle se redressa, toujours le sourire aux lèvres.

C'est la rose qu'il lui faut, elle affirma.

Vous avez des enfants ? je l'interrogeais en désignant le hochet qu'elle tenait.

Oh non, elle rit. C'est pour ma filleule.

Je hochais la tête, plus par politesse que par envie. Ses yeux restèrent sur mon visage, et je me retins de la fusiller du regard. Je ne savais pas ce qu'elle voulait, mais elle me stressait à me fixer comme ça.

En général c'est la mère qui s'occupe de ce genre de course, elle rajouta.

On est séparé, je grimaçais. Donc c'est moi qui m'y colle !

Oh je vois ! son sourire s'élargit.

Bébé !

Je soufflais de soulagement en reconnaissant la voix derrière moi et je me tournais vers Rosalinda. Elle souriait de toutes ses dents, mais son regard vert s'était assombrit lorsqu'elle avait vu la femme qui me parlait.

T'as trouvé le lait ? elle demanda tout en me rejoignant.

J'ai eu un coup de main, j'indiquais.

La brune attrapa la boîte que je tenais et ses sourcils se froncèrent.

C'est pas la bonne. Il boit pas ça.

Je pensais qu'il avait trois mois, s'excusa la femme.

Il n'en a que deux, grogna la brune.

Je sentis que Rosalinda n'était pas trop encline à discuter alors je coupais court à cet échange houleux et saluais l'inconnue avant de reprendre ma route, ma latina sur les talons. Elle déposa rageusement les courses sur le tapis à la caisse et je levais les yeux au ciel. Je lâchais ma prise sur la poussette après avoir mis le frein et mes mains se posèrent sur les hanches de la brune.

T'arrêtes de faire la gueule ? je soufflais à son oreille.

Elle m'a énervé, elle siffla. A te bouffer des yeux là.

J'avais remarqué, je ris doucement.

On passa en caisse et je pinçais ses fesses discrètement. Elle frappa mon torse, mais je réussis à lui arracher un sourire. On rangea les achats et je ne pus m'empêcher de sourire. Passer du temps avec Rosalinda et Yassine me permettait de garder les pieds sur terre, et d'avoir une vie à peu près stable et normale comme la plupart des types de mon âge. Et même si j'adorais aller en studio et monter sur scène, avoir une vie de famille posée me ravissait encore plus.

DiamondsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant