XCIII. "What are you doing?"

5.8K 436 204
                                    

Rose

J'étais dans un état second. J'espérais que tout ce qui venait de se passer soit un rêve. Un putain de cauchemar plutôt. Il fallait que je me réveille. Que quelqu'un me réveille. Pourtant j'étais bien là, étendu dans un lit qui n'était pas le mien, à observer le plafond depuis des heures. Je n'avais pas décroché un mot après l'arrivée d'Antoine au studio. J'étais bien trop choquée pour le faire. Il avait osé engrosser cette femme. Elle venait de tout me prendre, jusqu'au plus petit bout d'Hakim. Jusqu'au dernier gramme. Je les imaginais déjà, poussant un bébé dans un parc en souriant. Tel une famille heureuse. Ce genre de famille dont j'avais rêvé plus d'une fois et sur laquelle il fallait que je tire un trait, définitivement.

Rosalinda ?

Je tournais lentement ma tête et le visage d'Antoine me fit face. Il m'offrit un sourire rassurant mais j'étais incapable de le lui rendre.

Hey, il passa une main sur mon visage après s'être assis à mes côtés. Comment tu te sens ?

Je haussais les épaules et il soupira. Il m'avait trainé jusque chez lui après s'être mis d'accord avec Adrien. Apparemment, il valait mieux que je quitte le studio pour ne pas entendre ce qu'Hakim avait à dire à propos d'Hanna. Mais Deen m'avait avoué qu'ils craignaient que je ne fasse quelque chose de grave à la blonde sous le coup de la colère. Pourtant je n'aurais jamais levé la main sur elle après avoir appris sa grossesse. J'avais donc suivi le brun sans rechigner, vide de toute émotion et de toute énergie.

Je me redressais légèrement et posais ma tête sur sa cuisse. Ses traits étaient durs, signe qu'il était tendu. Je soupirais et saisis son menton pour qu'il baisse sa tête.

Tu piques, je marmonnais en sentant sa barbe entre mes doigts.

Je vais pas me raser pour te faire plaisir beauté, il rit légèrement.

Non mais par contre faudrait penser à couper tes cheveux, j'indiquais.

Il frappa gentiment mon front et un sourire sincère pris place sur mes lèvres. Ses yeux noisette m'analysaient, passant de mon arcade sourcilière encore abîmée à ma lèvre inférieure fendue.

Qu'est-ce que tu regardes comme ça ? je l'interrogeais.

T'as vraiment une voix de mec, il se moqua en esquivant ma question. J'ai du mal à me dire que ça sort de ta bouche.

Je le fusillais faussement du regard et il éclata de rire devant mon air boudeur.

Ma voix et moi on t'emmerde Palpal, je bougonnais.

Tu vas pas faire la gueule parce que ta voix est plus grave que la mienne quand même beauté ? il continua.

J'haussais un sourcil et roulais dans le lit pour lui tourner de dos. Le réveil affichait cinq heures du matin, mais aucun de nous ne semblait fatigué après cette soirée mouvementée.

Aller Rosalinda, rit le brun en essayant de me faire revenir.

Non, je répliquais, mais il pu deviner mon sourire.

Je sentis le matelas s'affaisser et j'eu à peine le temps de me retourner sur le dos qu'Antoine m'écrasa.

Mais qu'est-ce que tu fais ? j'éclatais de rire.

J'essaye de t'arracher un sourire, il répondit naturellement. Et apparemment j'y arrive plutôt bien.

Je lui souris un peu plus et il se pencha, encadrant mon visage de ses avant-bras pour ne pas m'écraser complètement.

DiamondsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant