CXXXIII. "Well, you want me to kill him ?"

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Rose


Depuis l'entrée de la chambre, je toisais mon père. Il sembla déstabilisé par mon apparition, ne s'attendant surement pas à me revoir de sitôt. A ses pieds, Samir abaissa le bras qui protégeait son visage des coups de ceinture qu'il venait de recevoir. Il était rouge, de colère, et probablement de douleur. Mais ce qui me perturba fut le vide que je vis dans ses prunelles. C'était comme s'il avait momentanément quitté son corps, subissant les coups sans broncher. Et cette vision brisa mon cœur.

Je peux savoir ce que tu fais ? je demandais la mâchoire serrée.

Qu'est-ce que tu fais ici ? rétorqua mon père.

Je t'ai posé une question, je grognais.

Ce qui se passe dans cette maison ne te regarde pas Rosalinda.

A partir du moment où tu lèves la main sur mon frère, ça me regarde. Eloignes-toi de lui.

Sors de chez moi, il éleva la voix.

Des pas se firent entendre dans l'escalier et ma mère débarqua à son tour. Ses yeux étaient toujours larmoyants et je cru mourir. J'avais l'impression de me retrouver vingt ans en arrière, lorsque j'avais vu les larmes couler sur ses joues alors que mon père la secouait dans tous les sens pour des choses futiles. Il avait promis de ne jamais plus recommencé, le jour où il avait frappé un peu trop fort sur elle. Et comme une idiote j'y avais cru.

Tu le laisses faire ça à ton fils ? je m'insurgeais.

Rosa ... elle déglutit. C'est pas ce que tu penses ...

Ah ouais ? Donc là il n'est pas en train de le rouer de coups ? J'hallucine en fait ?

Tu peux pas comprendre, elle geignit.

Comprendre quoi ? Que t'es trop faible pour le quitter ?

Rosa, arrêtes.

La voix de Samir était bien plus rocailleuse qu'à la normale. Je posais mes yeux sur lui, et il se redressa légèrement.

Je préfère prendre les coups à la place de maman, il souffla.

Mais personne n'est censé prendre de coups ! Vous êtes tous cons ou quoi ?

Il baissa la tête, et j'enrageais un peu plus envers mon père qui avait probablement passé son temps à rabaisser son fils adoptif depuis petit. Mes poings se serrèrent et je sentis que dans peu de temps, je perdrais le contrôle.

Rosa, Adrien t'attends, me rappela l'adolescent. Vas-t-en.

Hors de question que je te laisse ici, je plaquais.

Tu vas sortir d'ici sans faire d'histoire Rosalinda, m'ordonna mon père. Et je règlerais ça avec ton frère et ta mère. En privé.

Ouais bien sûr, je ris froidement. Comme ça tu les cogneras assez fort pour qu'ils ne se souviennent pas de ce qu'il s'est passé hein. C'est exactement ce que t'as fait à maman quand j'avais dix ans. Et tu m'avais juré de jamais relever la main sur elle.

Faut croire que les promesses sont faites pour être brisées, il m'offrit un sourire qui me glaça le sang.

Le type debout devant moi me dégoutait. J'avais l'impression que mon père avait disparu, laissant la place à un inconnu totalement fou.

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