XII. "Do you trust me ?"

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Rose

Le cylindre fumant coincé entre mes lèvres, je me déhanchais dans mon minuscule salon. L'album d'Eminem en fond sonore, mes hanches uniquement couverte par un large pull, je bougeait en rythme. Plusieurs feuilles entre mes mains, et beaucoup plus éparpillées sur la table, je contrôlais mes comptes.

Je soupirais en écrasant mon mégot sur le rebord de la fenêtre. Encore et toujours des problèmes. J'entourais au feutre rouge plusieurs chiffres qui me paraissaient bien suspect et après quelques messages envoyés, je rassemblais le tout pour glisser les papiers dans une enveloppe. Une vingtaine de minutes plus tard,  j'enfilais ma veste en cuir et après avoir attaché mes cheveux, je filais dans la capitale française. Bien plus rapide que la majorité des gens, je jouais des coudes pour me faufiler parmi la foule, pressée d'arriver à destination. Et une fois sur place, je fus satisfaite de voir que personne ne manquait à l'appel. Pourtant, à leurs lèvres pincées, et leurs fronts plissés, je devinais facilement qu'ils étaient soucieux.

Salut, je lançais, en refermant la porte de l'appartement derrière moi.

Dom me sourit, et il fut le seul. Intérieurement, je riais. Parce que j'adorais voir que je contrôlais la situation au point de leur faire peur. J'avais gagné ma place en tant que patron, et j'étais fière de voir qu'ils le respectaient

Je balançais les documents sur la table, et sans un mot, ils les saisirent pour découvrir la raison de cette réunion. Les bras croisés, je les observais, attendant leur réaction.

C'est quoi toutes ces marques rouges ? finit par demander Ted.

Les chiffres collent pas du tout, Lincoln lui répondit à ma place. Sur celles-là il manque deux cents.

Moi j'ai un trou de soixante-dix, renchéri Nick

C'est quoi tout ça ? Dom posa son regard sur moi en remettant les documents sur la table.

Il manque du fric. Beaucoup de fric.

Quelqu'un se rempli les poches en scred ? grogna Ted.

Apparemment, j'hochais la tête. Vous savez que je dis rien sur les gars que vous faites bosser pour vous, je repris. Mais si y en a un qui s'est senti pousser des couilles, on va avoir un gros problème.

Ils sont cleans nos mecs, tu le sais, rétorqua Nick. On fait un rapport complet avant de les laisser partir avec les billets.

Je contrôle pas tout ce que vous faites, je ricanais. Je suis pas votre mère. Je vous fais confiance mais apparemment l'un d'entre vous a pas fait son taff.

On parle de combien d'argent manquant là ?

Je fis craquer mes phalanges.

Sept cents.

Sept cents euros ?

Sept cents milles euros, je rectifiais.

Ils écarquillèrent les yeux en entendant le montant.

Qui a bien pu voler autant d'argent sans qu'on s'en rende compte ? s'énerva Dom. C'est un de vous ?

Rapidement, ils commencèrent à tous se justifier, clamant leur innocence dans cette histoire. Mon regard balaya la pièce, avant de se poser sur le seul type silencieux.

Bah alors Hector ? T'as rien a dire pour ta défense ?

Non, il plissa ses yeux.

DiamondsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant