Rose
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Je m'avançais avec réticence vers le premier gardien. Il m'attendait devant une porte ouverte vers un petit local, et je lui tendis mes poignets. Il retira la paire de menottes sans cesser de me dévisager, et me poussa vers l'intérieur de la pièce avant de refermer.
Salut Rose.
Je souris légèrement à la jeune femme qui se tenait face à moi.
Salut Ella.
Elle me sourit tristement. Ella était la seule gardienne de la prison avec qui j'avais réussi à m'entendre durant mes deux années passées ici. Elle était trop adorable pour travailler ici. Et je n'avais toujours pas compris pourquoi elle restait là.
Tu connais la procédure, elle soupira.
J'acquiesçais et me déshabillais devant elle pour une fouille.
J'aurais préféré ne plus avoir à te faire subir ça, elle s'excusa.
Je sais, je soufflais.
Elle me tendit mes nouveaux vêtements et se tourna pour me laisser un semblant d'intimité.
On t'a gardé ton ancienne cellule, elle m'indiqua.
Je lui indiquais que j'avais finis et elle me remit mes menottes.
Comment ça ? je fronçais mes sourcils.
Natalie a fait vivre un enfer à toutes les filles qui ont pris ta place dans sa cellule, elle leva les yeux au ciel. Cette femme à un sale caractère. Mais du coup on t'a remis avec elle.
Je ne pus réprimer un petit rire. Cette femme était complètement folle. On quitta la pièce et elle m'entraina dans les immenses couloirs de la prison, sous l'œil vigilant des caméras qui nous surveillaient en permanence. Elle déverrouilla mon ancienne cellule et Nat se releva instantanément.
Vous m'amenez pas encore une pute ! elle s'indigna. J'en ai marre moi de vos conneries !
Désolée, c'est que moi, je souris en entrant.
Elle ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit. Je me tournais vers Ella qui refermait la porte et elle me retira mes menottes à travers les barreaux.
Salut Nat, je lançais à ma codétenue.
Putain de merde ! elle s'exclama.
Ses mains saisirent mes épaules et elle me secoua violemment.
Mais qu'est-ce que tu fous ici putain ! On était d'accord pour jamais se revoir ! T'as fais quoi encore hein ? elle soupira.
Ses yeux plongèrent dans les miens, qui commençaient à s'embuer. Elle perdit son air surpris et ses traits se tirèrent. On se dévisagea de longue secondes. Elle finit par ouvrir légèrement ses bras, et sans attendre plus longtemps, je m'y jetais. J'étais incapable de retenir plus longtemps mes larmes. Pourtant j'avais essayé d'être forte. Mais me retrouver ici me renvoyait dans mon passé, et je réalisais qu'avant je n'avais pas perdu autant de chose que cette fois-ci.
Ma chérie, elle souffla en frottant mon dos. Ca va aller t'inquiète pas.
...
J'attendais que le gardien me retire mes menottes pour pouvoir entrer dans le parloir. Je soupirais d'aise lorsqu'il m'enleva les bracelets métalliques, et il m'ouvrit la porte. Je passais mes mains dans mes cheveux avant de les attacher sous l'œil attentif de l'homme qui surveillait la pièce. Je pris place devant le téléphone qui m'était attribué, et décrochait le combiné, attendant mon visiteur.
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Diamonds
أدب الهواةLa vérité, c'est que derrière tous ces sourires aguicheurs et ce visage angélique, se cache une armure en acier qui protège les plaies que lui a laissé la vie. Et quand il la vit, derrière l'immense vitre, ses mèches brunes s'échappant de son chigno...