LXXXV. "It's Rosalinda."

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Rose

Etendue sur le sol, je ne sentais plus mon corps. J'avais la désagréable sensation qu'il vibrait en rythme avec mon cœur. Et ce dernier semblait avoir du mal à battre. La lumière du seul lampadaire qui éclairait cette ruelle me brûlait les yeux. Un râle de douleur s'échappa de ma gorge mais je fus incapable de bouger. Je retins un cri tandis que j'essayais de tourner mon visage pour voir la grande avenue à quelques mètres. Ces connards m'avaient laissé assez loin pour que je ne puisse pas me traîner jusque là-bas.

Je fis bouger mes doigts, mais la plupart de mes phalanges avaient été brisées. Alors je geignis à nouveau. Bien trop faible pour pouvoir même crier de douleur. Ma poitrine se soulevait de manière saccadée, me donnant l'impression qu'un poids avait été posé dessus. Je fermais les yeux, espérant que la douleur s'estompe, ou alors qu'elle augmente au point de me faire tourner de l'œil. Je n'arrivais même plus à savoir si je voulais que tout s'arrête ou pas. Tout ce que je souhaitais, c'était que quelqu'un vienne. Parce que, même si ça me coutait de le dire, j'avais besoin d'aide. Vraiment besoin d'aide.



Mekra

Mon verre de vin entre les doigts, je faisais tournoyer distraitement la boisson, le regard dans le vide. Quelque chose n'allait pas. Je le savais. Je le sentais. Mon estomac était noué depuis quelques heures, et je n'arrivais pas à savoir pourquoi. Pourtant tous mes gars étaient ensemble et ma copine était là. Je devais probablement me monter la tête seul, stressé par la sortie très prochaine de notre album. Je soufflais et me reconcentrais sur la blonde qui souriait en face de moi.

T'es sûr que ça va ? elle m'interrogea, les sourcils froncés.

Ouais, j'hochais la tête. Désolé, je souris doucement.

Sa main se posa sur la mienne, et elle m'offrit un sourire réconfortant. Elle reposa sa fourchette dans son assiette vide et je repoussais la mienne, à moitié pleine.

Tu sais que s'il y a quelque chose qui ne va pas, tu peux me le dire, elle rajouta.

Je sais Hanna, je croisais mes doigts avec les siens. Merci d'être là depuis deux ans et demi.

Son sourire s'agrandit, illuminant son visage. Je me redressais, feignant un sourire aussi grand que le sien et me penchais vers elle.

Alors, je m'enquis. Qu'est-ce que tu voulais me dire ?

T'es prêts à m'écouter ? elle pinça ses lèvres.

Toujours, je ris doucement. Surtout si c'est une « grande nouvelle ».

Tu sais que j'étais malade pendant mon défilé à Milan il y a quelques semaines, elle me remémora.

Oui, j'acquiesçais. Mais c'est quoi le rapport ? je fronçais mes sourcils.

Je suis allée chez le médecin.

Je vois pas en quoi être guérie peut être une grande nouvelle, j'éclatais de rire.

Elle fronça ses sourcils, mais ne se départie pas de son air joyeux.

Je suis enceinte Hakim.

Mon rire se stoppa instantanément et je refermais ma bouche. Mes yeux s'écarquillèrent face à cette nouvelle.

Par ... Pardon ? je clignais des yeux.

DiamondsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant