LVIII. "The sentence will come into effect in thirty minutes."

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Rose

L'immense porte du palais de justice me donna envie de vomir lorsque je la franchis. Je m'étais pourtant jurée de ne plus jamais avoir à la passer les menottes aux poignets. Malheureusement, j'avais échoué lamentablement. Le métal froid tinta lorsque l'agent me tira d'un coup sec pour me ramener sur terre. Je rentrais dans les lieux en traînant les pieds. J'aurais presque préféré me retrouver directement en prison sans passer par la case tribunal. Parce que j'allais devoir regarder des inconnus décider de mon avenir alors qu'ils ne connaissaient rien. Personne ne pouvait témoigner en ma faveur sans prendre de risque. Alors j'allais les entendre me mettre plus bas que terre sans savoir la vérité. Mais j'avais signé pour ça il y a dix ans.

Je suivis les flics jusque dans le box des accusés, et m'installais sur le banc en bois peu confortable. A part quelques personnes, personne ne viendrait. Et cette pensée me fit légèrement sourire. J'espérais que personne ne vienne. Surtout pas Adrien, qui ne supporterait pas de me voir une nouvelle fois finir en prison. Mon avocat finit par me rejoindre et je le saluais poliment. Il n'était pas très con, alors j'avais peut-être une chance de m'en sortir sans trop de dommages. Mais les chances étaient minimes.

Il me réexpliqua son plan, et j'hochais la tête à chacune de ses phrases. Mais mon esprit était ailleurs. Avec Dom. Qui allait de faire enterrer sans moi.

Lincoln m'a demandé de vous dire quelque chose, il chuchota.

Je relevais immédiatement la tête, attentive.

Il a dit qu'il s'occupait de vos ... Affaires. Tout ça continuera de tourner. Et il vous fait savoir que votre ami sera enterré dans une semaine.

J'acquiesçais en silence, remerciant intérieurement Lincoln de gérer aussi bien cette crise que nous traversions. Le juge entra dans la salle et on se leva avant qu'il ne nous autorise à nous rasseoir. Je fermais les yeux, l'écoutant déblatérer pendant de longues minutes sur les nombreuses lois que j'avais enfreins, et celles qui s'appliqueraient à mon cas. Le procureur s'appliqua à me descendre comme à son habitude. Mais je gardais mes paupières closes. Je ne voulais savoir que le verdict, le reste importait peu.

Pourtant, les portes s'ouvrirent une nouvelle fois, et j'ouvris les yeux. Le juge fusilla du regard les nouveaux arrivants qui tentaient de se faire discrets, mais la séance étant ouverte au public, il ne pouvait rien dire. Je tentais de les ignorer, moi aussi. Mais l'un d'eux parla bien trop fort.

Fais gaffe Deen, tu vas m'écraser ! grogna Doums.

Je soupirais en laissant retomber ma tête en arrière. Qu'est-ce qu'ils foutaient là putain ? Je me reconcentrais sur le juge, pour éviter de perdre mes moyens. Mais mon cœur battait si fort qu'il m'empêchait d'entendre quoi que ce soit. Mon avocat me rappela à l'ordre lorsque je dû me relever pour faire face au jugement.

Mademoiselle Vasquez, vous êtes accusée de port d'arme à feu sans permis. Vous êtes également accusée de vous être servi de cette même arme à feu. Vous étiez en possession de stupéfiants. Et compte tenu de vos précédentes arrestations, et condamnations pour trafic de drogue, mise en danger d'autrui et combats illégaux comportant des jeux d'argents, ça ne vous est pas favorable.

Je déglutis.

Pour autant, personne n'a pu prouver que c'était vous qui aviez abattu la victime retrouvée sur le lieu de votre arrestation. La condamnation pour homicide est donc exclue.

Mon avocat me sourit.

Vous êtes condamnée à cinq ans de prison ferme pour les autres chefs d'accusation. Et la peine prendra effet dans trente minutes.





Adrien

Je tirais sur mes boucles en retenant un cri de rage. La main de Sneazzy se posa sur mon épaule, effectuant une pression censée me détendre. Je relevais les yeux vers lui et il m'offrit un maigre sourire. Je me relevais et on sortit tous ensemble dans le couloir. Je jetais un coup d'œil à Mekra qui n'avait pas desserré sa mâchoire durant tout le procès. J'avais été obligé de le retenir lors du verdict, et il avait quitté les lieux le premier, pressé de prendre l'air dans le hall. Il ne cessait de tourner en rond, et j'avais envie de faire la même chose. Une seconde porte s'ouvrit et la brune apparut. Elle discutait avec son avocat que je lui avais trouvé en urgence, et sans attendre, je la rejoignis au pas de course. Elle se tourna vers moi les yeux froncés, avant de se jeter contre mon torse. Je refermais mes bras autour d'elle, et je l'entendis renifler. Evidemment, elle allait se retenir de pleurer devant moi. Je la connaissais par cœur. Je frottais son dos, le menton posé sur le haut de son crâne.

Qu'est-ce que t'as encore foutu Rose, je soufflais.

Je suis désolée Adrien ... elle chuchota.

Je sais, j'embrassais son front. Je sais.

Elle releva ses mains toujours attachées pour frotter ses yeux. Je continuais de la garder contre moi, tout en réalisant que ça ne serait plus possible pendant un très long moment. Un trop long moment.

Ils vont encore me foutre derrière une vitre pour te voir, elle soupira. Et j'aurais pas le droit de sortir ...

Je vais venir, ok. j'assurais. Je viendrais aussi souvent que possible. Je te laisses pas tomber Rose.

Elle hocha la tête, les lèvres pincées. Puis elle se pencha légèrement pour voir le groupe de rappeurs à quelques mètres de nous. Je passais une main sur son visage.

Il est pas seul, ne t'inquiète pas.

Elle ne cessa pas de dévisager l'homme qui partageait sa vie depuis des mois. Et je maudis le putain de karma qui les séparait. Parce qu'elle avait enfin trouvé une certaine stabilité avec lui et on était en train de la lui arracher sans aucun scrupule.

Tu peux ... elle commença.

J'irais le voir, je la devançais.

Dis lui que j'ai laissé une boîte dans le tiroir où il range ses morceaux. Là où il met toutes ses feuilles. C'est pour lui.

J'acquiesçais.

Mademoiselle, c'est l'heure.

Elle se tourna vers le gardien de prison avant de se reconcentrer sur moi. Je la serrais à nouveau contre moi.

Prends soin de toi là bas, je soufflais.

Rose !

Elle leva son regard émeraude vers Mekra qui commençait à s'avancer vers nous.

Le laisse pas faire, elle m'intima. Il s'en sortira pas avec moi ...

Je la regardais une dernière fois avant de rejoindre le rappeur qui s'approchait vraiment trop. Je posais une main sur son torse, le forçant à me regarder moi.

Laisses moi passer, il s'énerva.

Rends pas ça plus difficile que ça l'est déjà pour elle, je lui intimais.

Dégages de la Rabiot ! il s'écria.

Il tenta de me pousser, mais Framal m'aida à le retenir. J'avais l'impression de lui faire subir quelque chose d'atroce. Rose fut amenée par le gardien sous nos regards attristés. Et Mekra s'égosillais à l'appeler, se débattant pour pouvoir la rejoindre.



[Mon cœur saigne 💔

Mdr j'espère que vous avez aimé même si vous aimeriez me frapper 🌹]

DiamondsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant