VIII.

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Seize ans après le décès de Rosalinda.

Mekra

Elle tapait du pied, frénétiquement, les bras croisés et la moue boudeuse. Je soupirais une énième fois et déposais le couteau que je tenais pour mettre la poêle sur le feu.

Ecoutes Ambre, j'ai dit non une fois, je ne vais pas me répéter.

Mais pourquoi Yassine il a le droit et pas moi ?! elle s'exclama.

Parce que lui il a bientôt dix huit ans. Toi t'en a que seize.

Et alors ?!

Et alors t'es encore mon bébé ! Donc c'est non ! Maintenant t'arrêtes de discuter et tu vas faire tes devoirs, ou ranger ta chambre, peu importe, mais sors de la cuisine.

Vas-y c'est jamais juste ici ! elle râla.

Ouais c'est incroyable comment t'es à plaindre franchement, railla Yassine qui entrait à son tour dans la pièce.

N'en rajoutes pas toi, j'ordonnais.

Sa sœur le bouscula pour sortir et il ricana un peu plus. Il s'appuya contre un meuble après avoir volé un morceau de pain sous mon regard désapprobateur, et je me tournais vers lui une fois le feu bien réglé.

Qu'est-ce que tu veux microbe ? je soupirais en me lavant les mains.

T'as dit non à Ambre pour quoi ? il m'interrogea.

Ça te regarde ? je rétorquais.

Bah oui c'est ma petite sœur. Faut bien que je la piste, il haussa les épaules en mordant dans son bout de pain.

Elle voulait sortir demain soir.

Pourquoi t'as dit non ? il haussa un sourcil. Elle a le droit de sortir d'habitude.

Avec un garçon, je grognais.

Ah.

Voilà.

Heureusement que t'as dit non, il fronça ses sourcils.

Pourquoi ? Tu connais le gars ?

Pas du tout, il rit légèrement. Mais j'ai pas envie qu'elle sorte avec un gars. Hors de question.

Yass ... Elle va avoir un copain un jour tu sais, je ris à mon tour.

Oui, oui.

Bon pas avant encore dix ans, j'assurais. Mais un jour.

Il me tendit la main et je le tchéquais en riant.

...

Papa !

Quoi ? je soupirais.

Je coupais le son de la télévision, et ma fille débarqua en courant dans le salon pour se jeter sur moi. Je grognais de douleur et elle embrassa ma joue pour s'excuser avant de s'installer confortablement sur mes genoux. Ambre avait toujours été très tactile avec moi. On était presque fusionnels même si je devais mettre des barrières certaines fois. Je passais un bras autour de ses épaules et elle nicha sa tête dans mon cou.

Tu veux quoi ma crevette ? je demandais.

Je sais que tu veux pas que j'aille à mon rendez-vous demain, elle commença.

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