XIII. "Shut the fuck up !"

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Rose

Je m'arrêtais en bas de l'immeuble du brun et déverrouillais les portières. Sans un regard pour moi, il ouvrit la portière.

Je te remercie pas pour cette soirée, il cracha.

Commences pas, je roulais des yeux.

Quand est-ce que tu vas réaliser que tu fais n'importe quoi ? il se tourna brusquement vers moi.

Je pense pas que ça te concerne ce que je fais de ma vie.

T'as descendu un mec putain !

Mes mains s'agrippèrent violemment au volant, blanchissant mes jointures.

Tu l'as regardé essayé de fuir et t'as tiré ... Bordel de merde tu te rends compte de ce que tu fais ?!

FERMES TA GUEULE ! j'explosais.

Il sursauta à l'entente de mon cri. Je sortis en trombe de la voiture, laissant les clés et la porte ouverte. En quelques enjambées, je me retrouvais devant lui, sur les marches menant à l'entrée de l'immeuble. Mes yeux lançais des éclairs et si j'avais pu, je l'aurais tué sur place.

Tu sais pas de quoi tu parles, alors tu fermes ta gueule. C'est trop dur de me remercier de t'avoir éviter de mourir ? Parce que c'est grâce à moi que t'es encore là ce soir, je lançais.

Tu crois que me "sauver", il fit des guillemets avec ses doigts, ça va racheter la vie que tu viens de prendre ? il ricana sinistrement. T'es conne ma parole.

Tu le connaissais même pas ! Ce type t'aurais tué sans la moindre hésitation, et en éclatant de rire. Tu crois que parce que tes potes fument de l'herbe tu sais comment fonctionne ce monde ? Laisses-moi rire, je rétorquais. Tu ne sais absolument rien.

Je ne sais peut-être rien, il répliqua, mais moi j'ai pas été assez con pour me retrouver mêlé à ce milieu.

Je passais nerveusement une main sur mon visage. J'avais besoin de nicotine, sinon j'allais péter les plombs.

Eh le bresson !

Je tournais ma tête pour voir les nouveaux arrivant et la laissais retomber en arrière après les avoir vu.

Rose ! Qu'est-ce que tu fais ici ? demanda Doums.

Rien, je répondis en même temps que Mekra.

Wesh Hakim je t'ai appelé vingt fois, dit Framal.

Son frère haussa les épaules.

J'étais occupé.

Un blanc s'installa entre nous et le kabyle me fusillait du regard. Je mordillais ma lèvre inférieure, à la limite du craquage de plomb après cette soirée de merde.

Je croyais qu'on était d'accord, finit par dire Ken.

Les autres haussèrent un sourcil.

Tu parles de quoi gros ?

Rose sait de quoi je parle.

C'est pas le moment de me faire chier le grec, je grondais.

Bah casses toi alors, il railla.

Je déglutis lentement, les yeux fermés.

Nek c'est bon, arrêtes, le coupa Mekra.

Je lui jetais un coup d'œil tandis que son regard à lui était planté sur moi. Je soufflais, cherchant à me reprendre.

Ne vas plus dans cette décharge, finis par souffler. J'y serais peut-être pas la prochaine fois.

Il hocha imperceptiblement la tête alors que les autres ne comprenaient pas notre échange.

Eh Rose, m'appela Doums.

Je déviais mon regard vers lui, adossé contre le mur.

Hum ?

Tu pourras me fournir en beuh la semaine prochaine ?

Un léger sourire fit son chemin sur mon visage.

Si tu veux, mais y a mes gars partout tu sais.

Ouais mais je préfère faire affaire avec des gens cleans, il sourit.

J'haussais les épaules mais acceptais tout de même. Après tout, Doums était l'une des seules personnes qui ne semblait pas juger mon mode de vie et mes choix. Il était totalement indifférent face à ça, et si j'avais pu, je l'aurais probablement pris dans mes bras pour avoir, le temps d'une minute, l'impression d'être en sécurité.

Quelques mètres plus loin, proche de ma voiture, deux types l'analysaient sous toutes les coutures. Ils ne semblaient pas faire attention à nous et je fronçais mes sourcils en voyant l'un d'eux ouvrir un peu plus la portière. Qu'est-ce qu'ils foutaient ?

Y a les clés, regardes.

Quel con d'avoir laissé sa bagnole, on va se la faire gratuite, rit l'autre.

Je descendis précipitamment les marches sous les yeux des quatre hommes et me postais derrière les gars. Je tapotais l'épaule de l'un d'eux et en me voyant, son sourire s'élargit.

Bah alors ma belle, tu t'es perdue ? il ricana.

On peut te ramener chez toi si tu veux, rajouta l'autre en ouvrant la porte arrière du véhicule.

Je pense que je vais rentre seule, je souris niaisement.

Ils haussèrent les épaules et se détournèrent. Je me raclais la gorge, histoire d'attirer de nouveau leur attention.

Quoi encore connasse ...

Il ne finit par sa phrase, lorsque le canon de mon arme toucha son front. Il me regarda apeuré.

J'ai dis que j'allais rentrer seule, alors dégagez de ma voiture avant que je m'énerve, je dis froidement.

Ils hochèrent vivement la tête et détalèrent. Je balançais mon flingue sur le siège passager avant d'interpeller Doums.

Envoie un message au mec qui te fourni habituellement et dis lui de me prévenir de l'heure et du lieu.

Sans attendre une réponse, je m'installais et démarrais dans un crissement de pneus. Je grillais absolument tous les feux rouges que je croisais, et dépassais largement la limite de vitesse imposée lorsque j'arrivais sur le périph. La pédale d'accélération enfoncée au maximum, je grimaçais en sentant le liquide froid se répandre sur mes joues.

Pathétique.

Je repoussais mes cheveux d'un geste rapide et essuyais les larmes qui dévalaient mon visage.

Putain ! je criais dans l'habitacle de la voiture.

J'accélérais de nouveau lorsque ma vue redevint normale. J'avais besoin de partir. Loin de Paris. Loin de la drogue. Loin de lui, qui semblait me suivre partout où j'allais. Dans le rétroviseur, je vis mon reflet. Quelques gouttes de sang séchées étaient encore présentent sur mon visage et mon cou, vestiges de ce que j'avais fait subir à Hector.

Je dépassais le panneau indiquant l'entrée de l'autoroute et mon rythme cardiaque ralentit lorsque je pris conscience que j'étais assez loin de tout pour être moi-même. D'un geste rapide, j'allumais la radio et cherchais une station à peu près potable. J'augmentais le volume, jusqu'à ne plus m'entendre penser et les paroles sortait en rythme avec la musique.

I-I follow

I Follow you

Deep sea baby

I follow you

I-I follow you

I follow you

Deep sea baby ...

DiamondsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant