CXI. "I didn't intend to make love to you right away."

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Antoine

Je fis mes lacets et attachais mes cheveux en une queue de cheval avant d'enfiler mon sweat. Dehors la pluie tombait à torrent et je dû me remémorer la raison pour laquelle je sortais afin de me motiver. Les deux derniers shows que je devais faire avaient été annulé au dernier moment pour raison technique et je n'avais pas réfléchis plus longtemps avant de sauter dans un avion pour revenir sur Paris. J'attrapais le sac que j'avais préparé, bien décidé à passer la nuit chez ma copine et je plongeais un billet dans ma poche arrière. A deux rues d'ici, un fleuriste était encore ouvert. Et la brune m'avait harcelé la dernière fois que nous étions passés devant pour acheter un bouquet. J'étais persuadé qu'elle serait heureuse de voir que je m'en rappelais.

Je montais en voiture et cinq minutes plus tard, j'étais devant la boutique. Je m'empressais d'entrer à l'intérieur pour éviter d'être trempé et la fleuriste me sourit.

Bonsoir, je la saluais.

Qu'est-ce qu'il vous faut ? elle m'interrogea.

Un bouquet de Lis des Incas.

C'est vous qui en avez acheté il y a deux semaines ? elle s'enquit.

Euh ... Ouais. Ouais c'était moi, je ris, légèrement surpris qu'elle s'en rappelle.

Votre copine à des goûts particuliers, elle me dit.

Ça vous l'avez dit, je ricanais.

Je lui tendis mon billet qu'elle encaissa avant de me tendre le bouquet de fleurs.

Merci beaucoup.

Bonne soirée, elle me sourit à nouveau.

A vous aussi !

Je trottinais jusqu'à la voiture, et déposais le paquet sur le siège passager. Je fixais les plantes un moment avant de tirer la ceinture pour les attacher. Au moins j'éviterai une catastrophe en reprenant la route pour me rendre chez Rosalinda.

Je tapais le code pour pouvoir pénétrer dans l'immeuble et gravis les marches deux à deux pour arriver plus vite. Nous ne nous étions pas vus depuis cinq jours et même si je ne le lui dirais pas, son mauvais caractère m'avait quand même manqué. Nos chamailleries et nos délires avaient pris une place importante dans ma vie depuis que je l'avais rencontré. Comme si, jusqu'à ce que l'on fasse connaissance, je ne m'étais pas rendu compte que j'en avais besoin. La porte d'entrée entrouverte de la brune, habituellement fermée à double tours, ne m'inquiéta même pas, tant j'étais pressé de la revoir.

Surprise ! je criais pour être sûr qu'elle m'entende.

Mais la seconde d'après, mes yeux se posèrent sur des vêtements éparpillés sur le sol. Des vêtements d'homme. Et sur le tas trônait un soutien-gorge. Je déglutis, tentant de chasser les idées noires qui m'assaillaient. Parce que je faisais parti de ces gens qui n'accordent pas facilement leur confiance. Parce que je faisais parti de ces gens qui se méfient toujours de tout. Parce que j'avais donné ma confiance à cette femme. Parce que je m'étais ouvert à elle, ce que je faisais rarement. Parce que jusqu'à ce que Mekra se redresse, j'avais cru que c'était une mauvaise blague. Mais leurs corps presque nus me firent face, et le visage de Rosalinda se décomposa quand elle comprit que je me tenais réellement devant elle. Et elle la seule chose qu'elle trouva à me dire, la seule putain de phrase qui lui vint, fut le coup du « Je savais pas que tu revenais aujourd'hui ». J'avais mal. Mal à mon égo, mal à ma fierté masculine. Et surtout, j'avais mal au cœur. C'était comme si elle l'avait attrapé pour le déchirer entre ces doigts. J'étais conscient que notre relation ne remontait pas à si longtemps que ça. Mais j'estimais que ça faisait assez de temps pour qu'on ait dépassé le stade de savoir si nous étions exclusifs ou pas. Je n'avais pas patienté autant, je ne m'étais pas mis autant de barrière au départ, pour m'engager dans un truc instable. Je m'étais investis dans cette relation, et je voyais la brune détruire tout ce que j'avais eu du mal à construire.

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