XVI. "She was covered with blood."

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Mekra

J'étais curieux.

J'étais trop curieux.

Putain de curiosité !

Je marchais rapidement dans les ruelles parisiennes, cherchant mon lieu de destination. Parce que je savais où me rendre, seulement en ayant entendu des rumeurs. Mais la lumière du hangar et les cris m'indiquèrent que j'étais finalement arrivé au bon endroit après avoir tourné pendant deux heures dans la capitale. J'enfonçais un peu plus ma casquette sur ma tête et, la tête baissé pour ne pas être reconnu, je pénétrais dans la foule. La plupart des personnes étaient des hommes, les quelques filles présentent n'étant probablement que des putes. Je vis l'un des gars qui travaillait pour Rose dans le fond, proche de l'arène. Alors je m'approchais moi aussi, essayant d'apercevoir la chevelure brune de la dealeuse. La pièce sentait la transpiration, et l'alcool. Les gens étaient tous alcoolisés. De l'autre côté, face aux hommes de Rose, un immense type, blond, fixait le combat. Je reconnu facilement le russe qui avait voulu m'abattre l'autre soir. Son regard était rivé sur les deux masses qui se frappaient, alors que son sourire était figé, glacial. Mes yeux finirent par se poser à leur tour sur les adversaires.

Elle était couverte de sang. Mais je compris rapidement que ce n'était presque pas le sien, en voyant le visage du type. Il avait surement perdu des dents parce que le sang s'échappait anormalement de sa bouche. Je grimaçais lorsque la brune lui sauta dessus, enchaînant les coups pour le mettre à terre. Elle s'acharnait sur lui, frappant de plus en plus vite et de plus en plus fort alors qu'il essayait de se libérer de son emprise. Elle le laissa se relever, un rire sinistre s'échappant de sa gorge. Elle avait l'air ... d'aimer ça. Ce sang, cette violence. Comme si elle ne vivait que pour ça. Elle encaissa quelques coups qu'elle n'avait pas su éviter mais réattaqua directement. Elle ne laissait jamais de répit à son adversaire. Attaquer pour mieux se défendre.

Ils se tournèrent autour un long moment, sous les cris des personnes présentent. Son groupe l'encouragea à mettre le dernier coup, pour achever ce combat qui durait depuis presque une heure. Mais en détaillant d'un regard la foule, ses yeux tombèrent sur moi. Son visage exprima l'incompréhension de me voir ici. J'aurais voulu lui crier de se reconcentrer. Mais quand elle quitta mon visage pour celui du russe, il lui porta un coup si fort au visage, qu'elle tomba sur le sol. L'arbitre du combat compta les secondes, mais elle ne se relevait pas. Et à la fin du décompte, je crus qu'elle était morte sous le choc.

Un type baraqué grimpa sur le ring pour récupérer son corps inanimé, et il disparu par la porte arrière, suivit de ses gars. Je bousculais les gens, jouant des coudes pour les rejoindre. Mais lorsque j'atteignis la sortie, je vis leur voiture démarrer en trombe, quittant les lieux comme s'ils n'avaient jamais été présents.









Rose

Un cri de douleur m'échappa lorsque je me relevais. Je pris appui sur mes coudes pour m'adosser contre les coussins et frottais mes yeux. J'avais du mal à voir avec mon œil gauche et je lâchais un autre cri en appuyant sur un probable bleu.

Merde ! je jurais.

Je traînais mon corps jusqu'au salon et me laissais tomber sur le sofa. Des médocs étaient posés sur la table basse, à côté d'un verre d'eau et d'un mot. J'attrapais le papier et le dépliais plissant mon œil valide.

Putain de lunettes ! je grognais.

Je me relevais pour chercher mes foutues lunettes, mais impossible de les trouver. J'étais en train de fouiller dans ma salle de bain lorsque quelqu'un frappa à ma porte. Il finirait bien par partir. Mais non, les coups ne cessaient pas, me donnant la migraine.

DiamondsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant