LIII. "I'm leaving."

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Rose

Je fermais violemment la porte d'entrée derrière moi, laissant les rappeurs dehors. J'entendis leurs voix à travers le bois et ils entrèrent finalement, dans le plus grand des silences. Je montais dans ma chambre sans un mot et retirais avec mes bijoux. Je les balançais dans ma trousse de toilette et pris appui sur le rebord du lavabo. Mon reflet me fit froid dans le dos. Mon maquillage avait légèrement coulé, laissant quelques traces noires pouvant s'apparenter à des cernes sous mes yeux. Quelques mèches s'étaient échappées de mon chignon et je tirais rageusement sur le chouchou pour détacher mes cheveux. Putain. J'attrapais ma brosse et la lançais sur le miroir, le fissurant en une centaine de petits morceaux. Je passais une main sur mon visage en soupirant.

De retour dans la chambre, je balançais mes affaires sans aucune délicatesse dans ma valise. Je roulais en boule les vêtements éparpillés un peu partout et les fourrais sans ménagement à l'intérieur de mes sacs. J'essuyais mon visage et fus surprise d'y trouver des larmes. Merde. Je reniflais sans aucune grâce et appuyais sur l'objet pour le fermer. La porte de ma chambre s'ouvrit sur Hakim et ses yeux allèrent de la valise à mon visage parsemé de larmes.

Qu'est-ce que ... Qu'est-ce que tu fais ?

Je l'ignorais et retournais dans la salle de bain pour récupérer mes dernières affaires. A leur tour, je les mis dans un sac, que je fermais avec force.

Rosalinda ?

Son ton était doux. Bien plus doux que lorsque nous nous étions engueulés au restaurant. Et sa voix flancha lorsqu'il prononça mon prénom. Je pris les sacs en main sans lui jeter un regard.

Réponds-moi, il supplia presque.

D'un coup d'épaule, je le bousculais pour pouvoir sortir de la pièce et je descendis les escaliers rapidement. Il était sur mes talons, et je m'arrêtais dans le salon pour ramasser ma veste, mon téléphone et mon paquet de cigarette.

Tu fais quoi Rose ? m'interrogea Antoine en sortant de la cuisine.

Il était suivi de tous les autres, qui semblaient ne pas comprendre ce que je faisais avec mes sacs.

Je me tire.

Non.

La voix d'Hakim avait fait sursauter ses amis.

Oh que si.

Pourquoi ? il répliqua automatiquement.

Parce que je vais pas rester ici après ce que tu m'as dit. Et après ce que tu as clairement sous-entendu.

Est-ce qu'on peut au moins en parler ? il tenta.

Et tu veux parler de quoi hein ? je relevais enfin la tête pour lui faire face.

Il tressaillit face à mon regard. Mes traits s'étaient durcis et ma mâchoire était serrée. Je laissais tomber mes affaires au sol et un sourire hypocrite pris place sur mon visage.

Tu veux qu'on parle du fait que tu as clairement insinué que je draguais ce pauvre mec ce soir ? je comptais avec mes doigts. Ou du fait que je cache cette putain de cicatrice à mes proches pour la montrer à des inconnus ? Ou alors c'est le fait que tu ais appris, je ne sais comment, son origine ? Ce qui impliquerait que quelqu'un te l'ait dit ou bien que tu ais fouillé dans mes affaires sans même m'en parler.

Il déglutit devant mes accusations et je jetais un regard à Ken qui secoua négativement la tête avec discrétion. Au moins, il ne m'avait pas trahi. Je me reconcentrais sur le kabyle.

Alors ? je repris froidement. J'attends. Tu veux qu'on parle de quoi ?

Je suis tombée là-dessus par hasard ... J'ai jamais voulu fouiller dans tes affaires.

Qu'est-ce que t'as trouvé ? je crachais.

Dans la cuisine, il souffla. Y a un dossier médical dans un tiroir. Je te jure que je voulais pas Rosalinda.

Je levais les yeux au ciel, masquant mon mal être.

Depuis quand tu sais ?

Le soir où tu m'as appelé parce que quelqu'un était chez toi.

Putain mais ça fait presque deux mois ! je m'exclamais. Depuis tout ce temps t'as fermé ta gueule alors que tu savais !

J'attendais que tu me le dises toi-même ! il s'énerva.

Et tu t'es pas dis que tu pouvais m'en parler toi aussi ! Après avoir fouillé ce putain de dossier ! T'aurais même pas dû y toucher ! Tu pouvais pas le remettre à sa place sans l'ouvrir ?!

J'ai seulement vu la première page ! il se défendit.

J'éclatais de rire. Un rire sarcastique.

Comme si ça changeait quelque chose que tu te sois arrêté là. Pourquoi t'as pas lu la suite hein ? Avec ta curiosité de merde.

Parce que-

Quoi ? C'était trop dur ? De connaitre les moments les plus sombres de ma vie ?

Non, il murmura. Tu m'as appelé et j'ai dû le remettre à sa place.

J'étais en train de perdre pied. Littéralement. Je devenais folle, de savoir qu'il avait pu s'insinuer dans ma vie privée alors qu'il parlait de confiance depuis le départ. Il ne s'était pas gêné pour déroger à ses stupides règles.

Et bien figures toi que si t'avais tourné la page d'après, t'aurais pu y trouver une photo, je dis furieusement. Une magnifique photo de mon état lorsque je suis arrivée à l'hôpital, le ventre largement ouvert en deux et un fœtus mort bien visible.

Deen lâcha son verre sous la surprise, et l'objet éclata par terre.

Et après ça, t'aurais pu lire à quel point mon état était catastrophique. Y a une longue liste des arrêts cardiaques que j'ai fais les jours suivants. T'aurais carrément pu lire mon dossier psychologique qui explique très clairement comment le fait d'être séquestré dans une maison m'a rendu totalement folle. Oh et j'oublie surement le meilleur passage, celui qui raconte que j'ai essayé de me suicider dans la salle de bain de la chambre d'hôpital parce que mon enfant venait d'être assassiné par un psychopathe qui a abusé de moi pendant cinq ans.

Le kabyle était livide. Je crus pendant un instant qu'il allait vomir. Mais il ferma les yeux, rompant tout contact avec moi.

Alors ouais, je soufflais. Ouais, j'aurais préféré que tu ne touches jamais à ce foutu dossier parce que ça ne te regarde absolument pas. Ça ne regardait que moi.

Je récupérais mes affaires et quittais la maison sans rien ajouter de plus, laissant le groupe d'amis sous le choc après mes révélations. Le taxi que j'avais réservé plutôt m'attendait déjà et je m'engouffrais à l'intérieur.

A l'aéroport s'il vous plait.

Je posais ma tête contre la vitre, et essuyais les larmes qui dévalaient mes joues sans vouloir s'arrêter. J'avais essayé pourtant. D'être normale. De faire des efforts et de mettre mes réticences de côté. Parce qu'il m'avait paru digne de confiance. Presque fait pour moi. Mais encore une fois, je m'étais lamentablement trompée. Et pour la deuxième fois de ma vie, j'eu l'impression que mon cœur allait s'arrêter de battre face à toute cette tristesse qui m'assaillait et que je ne pouvais plus refouler.

[Bonsoiiiiiiiir ! 👋🏽
J'espère que ça va ! 😉 Le chapitre est pas trop à l'heure ahah mais bon j'étais occupée à user le parquet de la salle de danse 💃🏼😂

En tout cas j'espère que vous avez aimé 🤭 On arrive dans une période très sombre pour Rose et Mekra et ça va pas s'améliorer 😕

La suite vendredi soir aux alentours de 21h aussi (ou plutôt 21h30) 😂

Bye 🌹 ]

DiamondsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant