Diamonds

IV. "YOU has a stupid head. Little bald."

Mekra

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Mekra tu déconnes !

Je roulais des yeux et ignorais totalement les gars. Je traversais la pièce et me jetais dans le sofa du studio.

T'as pas l'impression d'avoir deux heures de retard ? m'interrogea 2zer.

C'est bon c'est rien, je soupirais.

Même Nek il est arrivé avant toi gros, ricana Doums.

Me mêlez pas à vos histoires ! s'exclama le grec, depuis la cabine.

Je ris doucement et abaissais la visière de ma casquette, bien décidé à finir ma nuit. Les cernes sur mon visage devait tomber jusqu'à mon menton tellement j'étais crevé. Mais ma sieste fut de courte durée, et une violente claque atterrit sur ma cuisse. Je fusillais du regard Framal qui riait comme un con.

T'as voulu baiser toute la nuit, maintenant t'assume et tu bosses, il lança en me tendant une feuille et un stylo.

C'était qui cette fois ? me demanda Nek en retirant son casque.

Tu te rappelles les deux meufs qu'on avait croisé en boîte la semaine dernière ?

La rousse et la blonde ? demanda 2zer.

J'hochais la tête.

Bah laquelle ? reprit Ken.

Un sourire se logea sur mes lèvres.

Les deux.

Mais non ?! Hugz éclata de rire.

T'es pas croyable, soupira mon frère.

J'y peux rien si je suis doué les mecs, je ris à mon tour.

2zer rentra à son tour dans la cabine et je me mis dans un coin de la pièce pour écrire mon couplet.

Lorsqu'on ressortit du studio, la nuit était tombée sur la capitale.

On aura bientôt fini l'album si on continu comme ça, se réjouit Nek.

Ouais ça va être un putain de truc, rajouta Fram'.

Vous passez à l'appart ? proposa Hugz. Y a déjà Jazzy et Areno.

Pourquoi pas, on accepta.

Je passe à l'épicerie avant, je les prévins.

Y a déjà tout chez moi, dit le beat maker.

J'ai plus de capote, je ricanais.

Ils éclatèrent de rire et on se sépara à la rue d'après. Les mains enfoncées dans les poches de mon jogging, je regrettais de ne pas avoir pris de veste ce matin. L'hiver s'annonçait particulièrement froid cette année. Je tournais à l'angle de l'avenue, éclairée par les néons de l'épicerie. Dans la ruelle d'à côté, un type semblait en plein échange. Je roulais des yeux en voyant ça et m'engouffrais dans la petite boutique tout en saluant le gérant. Je récupérais deux trois trucs et payais avant de ressortir aussitôt. Le ton entre les deux gars d'à côté semblait monter et ils finirent sous le lampadaire. Je fus surpris de voir la latina. Ses traits étaient tirés, elle semblait crevée. Mais elle ne démordait pas face au type devant elle. Il leva une main pour la toucher alors qu'elle l'insulter en espagnol et sans comprendre, je me retrouvais derrière lui.