XI "You're only seventeen but you're so good !"

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Rose

J'avais eu du mal à m'en remettre, mais j'avais guéri, comme toujours. La seule plaie qui ne cicatrisait pas était celle dans mon esprit. Elle s'ouvrait un peu plus chaque fois que j'étais obligée d'agir malgré moi pour survivre dans ce monde.

J'enfilais ma veste en cuir, et comme tous les matins, je dévalais les escaliers de mon immeuble pour aller m'acheter mon caramel Macchiato au Starbucks. Les cheveux relevés en un chignon, je coinçais une mèche derrière mon oreille et allumais ma cigarette. Je marchais tranquillement dans Paris, appréciant le silence matinal. Mais mon regard fut rapidement attiré par une masse sur le sol. Un sdf. Je m'abaissais à sa hauteur une fois à son niveau et je le secouais pour le réveiller. Il faisait particulièrement froid à cette période de l'année et j'avais de la peine pour eux.

Hum ... il grogna.

Monsieur ?

Il finit par ouvrir les yeux et les posa sur moi.

Quoi ? il cracha.

Je grimaçais face à son air peu commode, mais il en fallait bien plus pour me faire fuir.

Je voulais vous donner des sous pour que vous alliez passer la journée dans un motel, je souris doucement.

Il haussa un sourcil et se releva difficilement. Je plongeais ma main dans la poche intérieure de ma veste et lui tendit deux billets.

Que Dieu vous bénisse ma petite, il s'exclama en serrant les cents euros dans sa mains.

De rien, j'hochais la tête, un fin sourire sur les lèvres.

Il ramassa ses affaires et s'empressa de quitter la rue pour aller se réchauffer et une fois le calme revenu, je me rendis compte du boucan que faisait mon organe vital. Comme s'il allait sortir de ma poitrine. J'aurais aimé qu'on me donne cet argent, moi aussi, quand j'en avais eu besoin.


*Flash-back*

Je resserrais mes bras autour de mon corps dans l'espoir de me réchauffer un peu. Les flocons commençaient à tomber sur la capitale française et j'étais aux première loges malgré moi. De la fumée s'échappait de ma bouche à chaque respiration, me glaçant un peu plus alors que j'étais assise sur le banc du parc. Je tentais de voir l'heure sur ma montre avant de me rappeler qu'elle ne fonctionnait plus depuis un moment. Mon bonnet sur la tête, je tentais d'ignorer le froid qui me maltraitait tous les soirs de cette foutue vie.

J'aurais voulu être chez moi, au chaud, devant la cheminée. L'image des bûches crépitantes, léchées par les flammes, me fit presque tourner de l'œil. Mais j'étais dehors, bien loin de cette chaleur dont je rêvais.

Eh !

Je sursautais avant de reconnaître la voix de mon petit ami. Je me relevais et le fusillais du regard.

Ca fait une heure que je t'attends ! je grondais.

Désolé, il posa violemment ses lèvres sur les miennes, gercées par le froid. Les gars avaient besoin de moi.

Ils pouvaient pas nous héberger ? je demandais.

Il secoua la tête.

Il fait pas si froid que ça, il dit.

Je me gèle, je soufflais. Je veux pas dormir dans la rue ce soir.

DiamondsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant