Diamonds

LXXXIX. "I'll take your silence for a yes."

Rose

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* Flashback *

Mon visage me brûlait. Ou la douleur. Je n'arrivais plus à garder les yeux ouverts. Probablement parce qu'ils étaient gonflés et que mes vaisseaux avaient éclaté. Ouais, je devais avoir une sale gueule. Je tentais à nouveau de bouger, mais je ne sentais plus mon corps. Si j'avais réussi, je ne m'en étais pas aperçu. Et la panique me gagna un peu plus.

Des pas se firent entendre. Pressés. Quelqu'un courrait en ma direction. Ou deux personnes plutôt. Les battements de mon cœur s'accélérèrent. Ils étaient revenus pour m'achever. C'était sûr. En même temps, je ne les avais pas épargnés non plus. Si j'avais pu, j'aurais ris. Parce que je les avais défoncés, en réalité. Ils avaient simplement eu la chance d'être deux. Et si moi aussi, j'avais eu de l'aide, je les aurais tués.

Une main se posa sur mon cou et je frissonnais. Ils étaient bouillants. J'étais incapable de me soustraire à ce touché et j'eu peur qu'il décide de me frapper encore une fois. Si j'avais pu, je me serais mise à hurler. Malheureusement, ma trachée avait été si écrasé que faire un simple son me donnait envie de mourir.

Ne la touche pas !

Je l'ai pas touché Mekra.

A ces mots, mon corps se détendit. Je finis par reconnaitre la voix de Deen et j'eu envie de pleurer. Vraiment pleurer, de soulagement. Ils étaient là. Ils étaient venus me chercher. Mais je ne comprenais pas pourquoi ils n'étaient pas arrivés avant. Pourquoi est-ce que Hakim n'était pas venu m'aider ? Hanna était pourtant partie le chercher. Et je l'avais attendu des heures, persuadée qu'il allait arriver d'une minute à l'autre. J'avais vraiment espéré. Mais il n'était jamais venu.

Peut-être qu'il avait dit à Hanna de me laisser me débrouiller. Ouais. Après tout, j'avais bien osé lever la main sur sa copine. Sa putain de copine qui était venue me faire chier. Quelle conne. Si elle était restée sagement chez elle j'en serais pas là moi. Et si Hakim avait un peu de respect pour moi, il serait venu m'aider. Mais fallait croire que cette blondasse avait réussi à lui retourner le cerveau. Au point qu'il me laisse dans une ruelle en pleine nuit. Ouais, voilà ce que je valais pour lui. Il m'avait tellement répété que j'allais finir morte au coin d'une rue qu'il avait voulu me montrer ce que ça faisait.

Je sentis qu'on me soulever, et mon corps quitta le bitume glacé pour un corps chaud. Même six ans après, je reconnu les courbes du kabyle. Il s'était musclé. La chaleur de la voiture me réchauffa instantanément et j'aurais presque pu soupirer d'aise. Si j'avais pu.

Je vais les trouver, et je vais les tuer.

Il aurait pu venir plus tôt pour les tuer, je ne pus m'empêcher de penser. Mais ses bras se resserrèrent sur mon corps et il posa son menton sur le haut de mon crâne. Ce geste protecteur me fit oublier le reste. Il était là, c'était le principal. Deen accéléra et je m'enfonçais dans un sommeil lourd que je m'étais refusé jusqu'ici.

* Fin du flashback *

J'avais suivi des yeux le rappeur qui quittais ma chambre et les médecins s'étaient à nouveau penché sur moi pour finir de m'ausculter. Je grimaçais de douleur dès qu'ils touchaient mes mains, me retenant de leur mettre un coup de coude en retour.

Ils finirent par me laisser seule, m'indiquant qu'une infirmière viendrait changer mes bandages dans quelques heures. La porte resta ouverte quelques minutes. Et j'aurais voulu hurler pour qu'Hakim revienne. Pour que je ne sois pas à nouveau seule comme dans cette ruelle. Mais à la place, la tête d'Adrien se montra. Il avança lentement à l'intérieur de ma chambre, et quand il se stoppa à mes côtés, je fondis en larmes.