LI. "If he discovers this alone, he will turn crazy."

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Rose

J'observais la fumée qui s'échappait de ma bouche disparaître, emportée par le faible vent du sud. Il faisait particulièrement chaud pour cette période de l'année et j'appréciais de sentir les rayons du soleil réchauffer la peau dénudée de mes jambes.

Le cylindre blanc roulait entre mes doigts, absorbant mes pensées. Je sursautais en sentant une main se poser sur mon épaule et me retournais vivement, lâchant ma cigarette.

Désolé, se moqua Ken. Je pensais que tu m'avais entendu arriver.

J'étais dans mes pensées, je souris.

Je m'abaissais pour ramasser le mégot et l'écraser dans le cendrier. Le grec s'accouda à la rambarde de la terrasse, m'imitant, et ferma les yeux. Lorsqu'il les rouvrit, je le dévisageais. Il était beau lui aussi. Comme tous ses amis en réalité. Son teint halé rappelant ses origines et ses yeux perçant me firent comprendre pourquoi il avait autant de succès avec la gente féminine. Et quand il m'offrit un large sourire, je ne pu m'empêcher de sourire à mon tour.

Pourquoi tu me détaille autant ? il m'interrogea, réprimant un rire.

Parce que je remarque enfin que t'es pas mal comme mec, maintenant que t'es plus un gros con, je dis avec amusement.

Il me donna un coup d'épaule et riant.

T'es vraiment une connasse.

Je sais, je souris.

Qu'est-ce qu'il se passe avec le bresson ? il reprit après s'être remis de son fou rire.

Rien, je me braquais.

Il haussa un sourcil, surpris que je sois autant sur la défensive. Pour autant, il n'ajouta rien, se contentant de reprendre son observation de la vue qui s'offrait à nous. Je soupirais fortement en prenant ma tête entre mes mains.

Il essaye de m'enfermer chez lui, je soupirais au bout d'un moment.

Comment ça ?

Je peux plus sortir sans qu'il s'inquiète. Il ne veut même pas que j'aille bosser. Donc je suis sortie en douce hier soir et il m'a vu faire.

Il n'a pas tort, me réprimanda le rappeur.

Je levais les yeux au ciel.

Peut-être, mais moi j'ai pas peur. C'est pas la première fois que ça m'arrive. Et ce qui s'est passé n'arrivera plus jamais Ken. Je me ferais plus jamais avoir de la sorte. La prochaine fois, c'est pas moi qui partirais en ambulance mais lui qui partira dans un sac mortuaire.

Il déglutit en comprenant le sens de mes paroles et posa ses yeux sur moi.

Tu dois quand même essayer de comprendre la position de Mekra. Il tient beaucoup à toi. C'est dingue d'ailleurs qu'il t'apprécie autant parce que t'es relou comme meuf !

Je lui claquais l'arrière du crâne en souriant.

Je te jure, je risque plus rien, je soufflais. Mais il arrive pas à s'y faire. Et je suis pas comme ses autres meufs là, à le suivre partout et à obéir. J'ai besoin de mon indépendance. J'accepterai plus jamais qu'un homme me dicte ma conduite. Tu sais très bien où ça m'a conduite ...

Il hocha la tête, les lèvres pincées.

Tu lui as dit ?

De quoi ?

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