Diamonds

LVII. "I'm cooking."

Rose

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J'avais changé.

J'ai changé.

J'ai changé.

J'ai changé.

Je me répétais cette phrase en boucle depuis vingt minutes. Assise dans le bureau du directeur de la prison, je ressassais ce mantra. J'ai changé.

Mademoiselle Vasquez.

J'ai changé, je dis automatiquement.

L'homme assis en face de moi rit légèrement.

Je sais, il sourit. Je n'en doute pas.

Je lui souris également et fis glisser une mèche de cheveux derrière mon oreille.

Alors, je repris. Quand est-ce que je pourrais signer les documents ?

Maintenant.

Il me tendit le dossier et je m'empressais d'apposer ma signature dans tous les encadrés. Je repoussais les documents vers lui et souris.

Vous pourrez récupérer vos affaires personnelles au poste de sortie. Et j'espère ne jamais vous revoir Vasquez.

J'espère aussi monsieur.

Je me levais et un gardien m'escorta jusqu'à la porte d'entrée de la prison. Il me retira mes menottes, sans pour autant baisser sa garde face à moi. Son visage avait gardé une cicatrice causée par l'une de mes nombreuses colères. Je récupérais le sachet contenant mes vêtements, mon porte-monnaie et mon téléphone, et quittais pour la deuxième fois de ma vie ce lieu. Seulement, cette fois ci je ne reviendrais jamais. J'en étais persuadée.

Mon bonheur d'être enfin dehors étira mes lèvres en un immense sourire, et je pris le chemin du centre ville, avec une joie qui ne m'était pas familière. Je m'arrêtais dans la première boutique de téléphonie que je trouvais pour me faire faire un nouveau numéro, et laissais le soin à la boutique de détruire l'ancien. Je ne voulais pas savoir ce que j'avais manqué en cinq ans. Si j'avais appris quelque chose en prison, c'était qu'il ne fallait pas regarder en arrière. Et j'étais une nouvelle femme. Une nouvelle femme qui aurait trente ans dans deux jours.

Le vent frais de mars fouetta mon visage, faisant voler quelques mèches de mes cheveux dans mon visage. Je les dégageais pour pouvoir voir mon téléphone.

• Rose : Je suis dehors Adrien ❤️
• Adrien : Viens chez moi, j'ai laissé une clé sous le paillasson. J'arrive dans deux heures 😘

Je me mis en marche pour rejoindre son appartement, profitant de la nouvelle liberté qui m'était offerte. J'avais presque envie de m'asseoir sur le sol en pleine rue pour l'apprécier pleinement.

Je balançais mes chaussures dans un coin du salon et me rendis dans la chambre du footballeur pour enfiler un de ses pulls. Il m'arrivait à mi-cuisse, et la possibilité de m'habiller comme je le voulais, sans devoir porter le même uniforme tous les jours, me réjouis. Je lançais la playlist de mon ami et me rendis dans la cuisine pour préparer à manger. Les mains occupées par la nourriture et le corps se balançant en rythme avec la musique, je n'avais pas entendu la porte d'entrée s'ouvrir. Je me retournais pour poser mon verre vide dans l'évier, mais il m'échappa des mains quand je vis mon meilleur ami. Appuyé contre l'encadrement de la porte, il me regardait, un sourire aux lèvres.

Il rompit les mètres qui nous séparaient et je me jetais dans ses bras. Il me souleva, passant ses mains sous mes cuisses pour me retenir et j'enfouis ma tête au creux de son cou.