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La nuit était tombée depuis bien longtemps, pourtant Balthazar s'évertuait à enchaîner les longueurs.
La mer était calme, néanmoins personne maitre-nageur compris n'était resté aux abords de la plage.
Celle-ci était quelque peu isolée, loin des commerces et autres habitations qui en bordaient certaines.
Elle s'étendait sur à peine quelques dizaines de mètres, le reste était bordé de rochers difficilement praticables.
C'était d'ailleurs pour cette raison bien spécifique qu'au lieu de tremper son maigre corps d'adolescent dans la même eau que ses parents, le breton fils unique lui préférait celle-là.
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Plus le temps passait, et plus le natif des environs s'éloignait de la terre ferme.
Balthazar craignait si peu d'être surpris dans sa nage solitaire qu'il avait complètement laissé ses affaires sans surveillance.
Les rares regards qu'il leur jetait lui servaient bien plus à estimer sa progression, qu'à s'assurer qu'aucun voleur ne trainait dans les parages.
Alors qu'il s'arrêtait un instant contre la surface rêche d'une falaise rocheuse, l'adolescent de seize ans eu alors la surprise de découvrir un homme sur la plage.
À cette heure-ci, si immobile et les yeux fixés droit vers les siens c'était quand même un brin inquiétant.
Balthazar crut voir ses lèvres remuer, néanmoins de là où il était déjà suspendu il était bien malaisé pour lui de d'entendre ce que l'inconnu lui avait dit.
Peu rassuré, il se sentit prêt à reprendre son travail musculaire.
C'est alors qu'avec horreur, il entendit distinctement bien que d'assez loin les pas rapides et puissants d'un homme déjà trop gras courir dans l'eau.
L'a priori futur jeune homme préféra ignorer la vision de la bedaine pendouillante et légèrement rougie par le soleil, surplombée par la tête pourvue d'une calvitie bien avancée, se fondre dans l'eau dans laquelle il barbotait depuis plusieurs heures déjà.
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Toutefois, son déni ne dura qu'un instant.
Car indubitablement, l'étranger se rapprochait de l'élève de seconde, rentrant le surlendemain en classe de première...
Celui-là commença réellement à paniquer, mais heureusement son corps entraîné lui était d'un grand secours.
Ses muscles fins mais surtout, son cœur endurant le propulsèrent en avant.
Hors de question de s'approcher de l'homme d'au moins cinquante berges, qui par ailleurs s'éloignait de plus en plus vite du sable réclamé soudainement par la plante de ses pieds.
En jetant par intermittence ses pupilles en arrière, Balthazar observait à chaque fois que l'individu fonçait réellement sur lui.
Contrairement à ce qu'il s'était imaginé pour se rassurer, il ne s'agissait pas d'un hasard, pas d'un film créé par son esprit un tantinet méfiant.
En conséquence, l'adolescent avança le plus vite qu'il le pouvait en direction du strict opposé à l'étendue sableuse.
À un moment, pensait-il, le fou allait s'arrêter.
Il retournerait en arrière, abandonnerait sa sombre ambition...
À aucun instant le jeune Balthazar n'eu la présence d'esprit de regarder plus attentivement les alentours, en dehors de l'immensité marine qui s'étalait droit devant lui et de l'homme.
Notamment, à sa gauche mais depuis de longs instants maintenant sur le point de foncer sur un drôle d'intrus inadapté au milieu aquatique, le détenteur d'un aileron gris sombre faisait des petits ronds dans ses environs.
En effet, un requin mako de près de quatre mètres rôdait depuis plusieurs longues dizaines de minutes lorsqu'enfin, il frappa.
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