La famille de Ferdinand

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Ferdinand marchait de long en large en restant bien au centre du couloir

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Ferdinand marchait de long en large en restant bien au centre du couloir.

Il se remémorait une décision matinale.

Chose curieuse pour un géant baraqué comme lui de près de deux mètres, très loin d'être maigre et dépourvu d'un excédent de graisse : il mettait un point d'honneur à assurer l'égalité entre les hommes et les femmes.

Du moins, entre celles et ceux qu'il côtoyait.

Et en tant que patriarche d'une conséquente communauté, isolée du monde et habitante d'un village abandonné puis partiellement rénové, la loi qu'il édictait avait une force certes, obligatoire.

Mais pas que.

Elle était surtout sacrée, suivie au doigt et à l'œil par ses justiciables.

Ses filles, ses femmes, ses épouses et même ses fils, parmi sa famille pas un n'osait y contrevenir.

Il s'agirait là d'une profonde offense, d'une attaque directe de la part d'un être vivant grâce au chef, à son autorité.

Néanmoins, comme évoqué supra, Ferdinand n'aimait pas faire de distinction par rapport aux hommes et et aux femmes, aux adolescents et aux adolescentes, aux petites garçons et aux petites filles...

Ici, les punitions étaient adaptées à l'âge de chacun, jamais à son sexe.

En conséquence, lorsqu'il vit arriver le matin deux de ses protégés, issus de la même semence ayant cependant fertilisé deux sols différents, Janus ne prit pas partie pour la femme.

Il l'aurait pu, pourtant, car avant d'inaugurer secrètement sa communauté, l'homme s'était renseigné quant aux systèmes politiques ayant éclos un peu partout dans le monde.

Souvent, beaucoup trop à son goût, les personnes féminines s'avéraient protégées, trop couvées et traitées en enfant.

Cela n'était pas juste, se disait-il, que pareilles créatures capable de mettre au monde un être de parfois plus de quatre kilos soient considérées comme faibles.

De ce fait, au sein de la communauté nulle inégalité liée aux filles n'existait.

Leur simple évocation était un sujet de moquerie, de la part du père comme des progénitures ou des mères, régulièrement enceintes.

Subséquemment, lorsque Ara, et son demi-frère Juno comparurent devant son haut siège qui faisait office de trône, le patriarche statua avec une grande fidélité de la loi sur le fond de l'affaire.

La jeune femme se serait réveillée avec, au-dessus d'elle, le fils de l'une des épouses de son père, les deux mains autour de son maigre cou.

En réponse et par instinct de survie, malgré son souffle qui peinait à irriguer ses cellules, et notamment celles de ses muscles, la belle Ara s'était défendue comme une lionne avant de mordre le bout du nez de son agresseur.

Celui-ci était sorti de la cabane en bois, le visage en sang.

Ses dents, manifestement s'avéraient pointues comme la lame qui allait transpercer son corps.

Pas de la main de son père, ni même de l'un de ses serviteurs judiciaires.

Effectivement, Ferdinand était un grand adepte de sélection naturelle.

En pareille cas d'espèce, il préférait laisser Dieu choisir à sa place.

Mais aussi à la leur, de l'issue de leur vie.

Soit la force d'Ara justifiait la mort du premier agresseur.

Soit au contraire, la faiblesse du second individu violent donnait à Mère Nature le droit légitime de récupérer l'enveloppe organique d'un être aussi peu inadapté à son environnement.

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