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Il n'était pas rare, que certaines usent de leurs facultés exorbitantes de la condition commune dans le but d'éliminer par triche certaines de leurs concurrentes.
Néanmoins, au vu de la froide et stricte législation en vigueur, jamais les pensionnaires n'allaient jusqu'à s'entretuer.
C'était en tout cas ce que croyait la fée suprême répondant au nom de Maïder, jusqu'à ce jour.
Lorsqu'elle était apparue sur les lieux du crime, une brune un brin stupide et sa comparse aux longs cheveux d'or tentaient par tous les moyens de forcer l'épaisse porte violette.
Manifestement, celles-là avaient encore beaucoup à apprendre...
User de ses mains, laisser sur une scène de crime des empreintes afin de paraître être l'auteure ou la complice...
Face à des juges de mauvaise foi, un peu plus aigris que l'immense majorité des suprêmes, nul doute que ce duo se retrouverait au cachot.
En attendant, la directrice des lieux intima à ses fées supérieures, pour certaines de gérer les autres devant maintenant nourrir leur microbiote intestinal...
Et pour les autres, de maintenant contenir ce scandale...
Si l'on apprenait qu'un meurtre avait eu lieu, nul doute que la compétition serait annulée.
De ce fait, il fallait, en plus de nettoyer les lieux et élucider l'affaire, s'arranger pour que personne ne fasse fuiter ce qu'il s'était passé.
Dans un premier temps, il fut demandé à chacune des fées au courant de l'affaire de se taire.
Sous peine de sanctions.
En outre, Maïder réfléchissait d'ores et déjà à mettre au point et partager un potin - vrai comme faux - afin de tenir les langues du royaume des fées suffisamment occupées.
Tandis qu'Annalena et Lucida tentaient tant bien que mal d'avaler quelque chose, entourées de leurs semblables et concurrentes, sous l'œil attentif de leurs supérieures, la directrice ouvrit la porte au sol souillé d'eau ferreuse.
Jusqu'à son décès, ç'avait depuis quelques jours maintenant été la chambre de Calyssa.
Une recrue prometteuse, hélas un peu trop.
Pourtant, il ne fallut pas longtemps à la chef du pensionnat et ses subalternes pour se douter qu'une effraction quelconque avait été exécutée.
D'autant plus qu'à leur grande surprise, la posture de son corps était plus qu'intrigante.
À demi-allongée au pied de son lit, les genoux relevés et légèrement écartés, son crâne ouvert - la source de la fuite - était tiré en arrière et légèrement penché sur la gauche de ses spectateurs.
Ses grands yeux bruns, figés dans une expression de stupeur et de terreur, semblaient regarder un point derrière Maïder.
Ce dont celle-ci ne fit pas état.
De toutes les sorcières de la pièce, aucune ne possédait beaucoup plus que de simples rudiments en magie criminelle...
De ce fait, impossible pour elles d'immédiatement comprendre le déroulé des derniers faits, à n'en pas douter plus qu'atroces.
En conséquence de cela, la directrice ordonna à l'ensemble de ses fées supérieures de quitter la pièce.
Elle-même ferma la marche, et au moment où une série de futurs cadavres s'entraînaient à jouer de leurs jambes, Maïder s'entretenait avec les personnes compétentes.
Selon leurs dires et contrairement à ce qu'elle avait de prime abord pensé, à n'en pas douter le coupable n'était pas l'une des leurs.
