Hyunjin était un enfant rêveur. Il adorait un monde meilleur, qui n'existait qu'en lui. Il avait toujours idolâtré l'amour, n'ayant comme exemple que celui de ses parents, qui avait été d'une force sans pareil.
Alors quand il rencontre le garçon du...
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Ils étaient tous, à leurs manières, les amours de ma vie. Tous les sept.
J'étais partis de force, arraché à ma famille de coeur par ma famille de sang. Il y a quatre ans, j'avais perdu mes meilleurs amis, mes frères, et surtout, j'avais perdu l'amour de ma vie. Il n'y avait pas un jour qui passe sans que je ne me repasse ce douloureux souvenir de sa voix éraillée par la peur et le désespoir, qui me suppliait de ne pas le laisser, de l'aimer encore. Qui hurlait, dans toute sa souffrance, mon prénom. Je ressentais encore ses lèvres tremblantes de sanglots sur les miennes dans ce qui avait été notre dernier baiser.
Et ça me tuait.
J'étais seul, complètement seul.
Quand je ne dansais pas avec la troupe de l'Opéra pour organisé le ballet qui sera notre premier tour d'Asie, j'étais seul dans ce minuscule appartement que j'avais décidé d'acheter. Un salon, une cuisine, une petite chambre et une salle de bain. Toute ma petite maison explosait de photo de Séoul. De mes années de lycée. Parce que cette fois, ici, je n'avais pas Mark. J'étais réellement seul. Seul sans le message d'encouragement de Hyunjin le matin, sans son "Je t'aime, Lix", si sérieux, et si sincère.
Hyunjin me manquait. Il me manquait atrocement, tous les jours, tous les mois, tous les ans un peu plus. Lui bien plus que tout. Alors, comme seul rattachement, comme seul accroche, j'avais mon grand frère, mon plus grand soutien, Chan. Chaque semaine, le vendredi soir, j'avais le droit à un message rassurant, et à une photo de mon amour et de mes amis. Sans compter l'Instagram de 3RACHA, qui postait de belles photos d'eux tous.
Quatre ans loin d'eux, c'était comme perdre son âme.
Allongé dans mon lit, sous la couette, j'écoutais de la musique. J'avais les yeux à moitié fermés, le coeur battant trop lentement, et tout en moi avait mal. Ma chambre était plongé dans le noir, et pourtant, je distinguais de la lumière entre les deux rideaux. Le soleil se levait. Et encore une fois, j'étais seul dans mon lit. En fermant les yeux, je pouvais encore imaginer mon dernier réveil dans les bras de Hyunjin. Je m'en souviens encore, ce n'était pas le matin de mon départ, mais celui d'avant. J'avais ouvert les yeux, et il faisait soleil, un grand soleil. Il était plus de dix heures. J'avais papillonné des paupières, et je m'étais petit à petit rendu compte de l'étau qui m'enfermai. Une main dans mon dos, une dans mes cheveux, ma joue était collé à son torse et mon bras l'entourait avec force, comme si je le savais, au fond de moi, que l'on se dirait adieu le lendemain. Et en levant la tête, j'avais été simplement accueillit par un baiser, avant même un "bonjour". Et c'était ça, que j'aimais. Ses baisers. Ils étaient tendre, aimant, et amoureux. Je me sentais aimé sous ses yeux et qu'est-ce que je l'aimais, comme je pouvais l'aimer tendrement et inexplicablement fort.
Le poids de mon corps sur le matelas était lourd, tous mes muscles tombaient. Alors aucune chose ne pouvait retenir les larmes qui tombèrent de mes yeux. Je ne travaillais pas aujourd'hui et il y avait des chances que je finisse par passer la journée allongé dans ce lit.
