Jour 3.2

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Je ne regardais plus la mer mais le ciel, j'avais finis par m'allonger dans le sable. C'est stupide car mes cheveux seront sales mais tant pis. Quand je regarde le ciel je pense à beaucoup de choses, des choses assez contradictoires. Je n'aime pas le jour car en pleine journée les gens vous voient mieux, enfin ils pensent vous voir. Quand ils vous regardent ils ne voient que ce que vous acceptez de montrer, un masque de joie, un voile de bonheur, une belle mascarade. Les hommes mentent tellement. Nous ne sommes que des pantins, nous ne contrôlons rien c'est la société qui dicte notre vie. Le libre arbitre est révolu et penser que l'on fait nos propres choix c'est vraiment idiot. Tous ce qu'on fait, pense, dit, mange, porte est dicté par notre volonté de plaire au plus grand nombre. C'est comme ça, l'homme est fait ainsi, il veut plaire. Personne ne peut dire qu'il choisi ce qu'il fait sans se soucier du jugement des autres, il vous mentirait ou se mentirait à lui même. Aujourd'hui le regard extérieur impact sur votre vie même si vous ne vous en rendez pas compte, il faut le reconnaître le jugement extérieur influe nos choix. Quand on voit tous ces zombies, ces clones dans la rue on ne peut que se demander « mais où est passée la différence, l'originalité, la singularité ? ». Même ceux qui ne veulent pas être banales sont esclaves des jugements car au fond n'a-t-on pas tous peur d'être seul, rejeté, incompris ? Bien sûr qu'on a peur, c'est dans la nature humaine. L'être humain vit en communauté, la solitude est contre nature, fatale car personne n'est là pour vous soutenir. On cherchera toujours une personne qui nous est semblable, qui nous comprend, c'est ainsi et c'est la pire des vérité. 

Les réflexions passaient dans ma tête comme les nuage sur la toile bleu turquoise du ciel. Elles étaient légères et inoffensives pour le moment mais contenaient une véritable dépression, il faut juste attendre que ça éclate. Sauf que dans le ciel il n'y a pas que les nuages : il y a le vent. 

Le vent c'est si imprévisible, hypnotisant comme le feu. Le vent c'est calme et en même temps puissant, c'est la brise et l'ouragan, c'est chaud et glacial. Le vent c'est si spécial, un peu comme les hommes non ? La nature entière est comme les hommes, la forêt respire, la mer se cache derrière un masque, le ciel pleure, le soleil illumine la vie des autres. Pour chaque humain correspond un élément naturel. Des personnes comme Josh rayonnent, des oiseaux comme Tyler inspirent, certains ont peur et se cachent grâce à un masque lumineux comme l'eau il y a ceux qui calment dès qu'on est en leur présence comme lorsqu'on entre dans la forêt et il y en a tant d'autres. Ceux qui font peur, ceux qui se cachent aussi mais pour qui ce n'est plus un masque qu'ils portent mais une autre peau. Eux même ne savent plus qui ils sont, ils sont dans l'obscurité totale. Ceux là sont comme la nuit, ils peuvent devenir n'importe quoi : un jour ensoleillé, une tempête ou juste un matinée pluvieuse d'hiver, on a tous été la nuit et certains le sont encore. Au final nous sommes tous façonnables par notre environnement, nous ne sommes que des boules de pâtes à modeler, les jouets de la société. Certains en sont conscients d'autres non. Certains l'assument et d'autres non. Cela n'a-t-il pas toujours été ainsi ? 

La brise se calme et fait glisser les nuages, le soleil fait son apparition. L'astre qui fait vivre tout les êtres vivants de ce monde se montre et réchauffe la plage de ses rayons. La lumière est mordante, elle aveugle et brûle la peau pourtant... Pourtant c'est agréable de sentir la chaleur ranimer chacun de mes membres et rallumer une flamme dans mon cœur qui s'affaiblissait depuis longtemps, trop longtemps. 

Quand je regarde le ciel je pense à tous ça et en même temps à rien, je finis par fermer les yeux et somnoler. 

La sonnerie du téléphone de Tyler me tire de mes rêveries et semble faire de même pour lui. Il frotte ses yeux, je crois qu'il pleurait en silence, et décroche. 

-Allo... Ah déjà ?... Nan pas de soucis, ça c'est bien passé, elle était sympa ?... Ah mince désolé mec... T'es sûr ?... Si tu le dis... À la plage... Oui elle est là... Ouais quand tu veux... A tout de suite ! Il raccroche et range son téléphone dans sa poche. C'était Josh, il nous rejoint.

NightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant