-Mais si !
-N'importe quoi !
-T'en penses quoi Louna ? Je relève la tête.
-Hum ? De quoi vous parlez ?
-T'écoutes jamais ma parole ! On essayait de savoir qui est le meilleur entre Captain America et Iron Man.
-Iron Man, il est plus badass que Captain !
-Bas voilà !
Ils recommencent tous à discuter, je me lève sans un mot. Personne ne remarque que je pars, je m'assois sur le bord d'une fenêtre des toilettes du lycée.
L'air tiède s'infiltre dans la grande pièce vide, l'odeur du soleil et de la mer chatouille mes narines. Je regarde le vent faire danser les feuilles des arbres, le sol à peine cinq mètres plus bas.
Si je sautai, est-ce je me casserai quelque chose ? Est-ce que je pourrai m'enfuir loin, loin, loin, loin...
J'ai juste envie de fuir et disparaître, couper tout contact et dénouer chaque nœuds pas assez serré.
Mais non. Je n'ai pas le droit de faire une telle chose. Pas tant que ma famille a le droit de m'en empêcher.
Alors j'inspire, expire, inspire, expire.
Très bien, je retourne voir mes amis. Ils rient, s'amusent et parlent. Je bouge une chaise et me rassois.
-T'étais où Louna ?
-Toilettes.
-Ah okay.
Et les conversations reprennent, me laissant à l'écart. Les larmes viennent embuer mes yeux et je sers les points.
Un éclair dans ma paume.
Je regarde mes mains. Le sang noir coule à flots de multiples entailles, profondes, dans tout les sens.
Le noir se fait autour de moi, le sang se mélange à la brume obscure qui m'étouffe. Je vois, ce sont des souvenirs, de mauvais souvenirs : solitude, anxiété, tristesse. Je me rappelle les mots qui résonnaient dans mon esprit : seule, insignifiante, meures.
Je me lève d'une chaise qui n'est déjà plus là.
Je les sens arriver, les ombres. Alors je cours. Cours pour ma vie, cours pour... pourquoi d'ailleurs ?
Je m'arrête et cela pour la première fois, me retourne et les vois : masses fumantes plus noires que noir, hurlant pour célébrer ma mort.
J'écarte les bras, les laisse venir à moi. La mort.
Même si ce n'est qu'un rêve je peux espérer que mon cœur s'arrête ? Oui, pour une fois l'espoir est ma seule chance.
☼
J'ouvre les yeux dans la pénombre, je n'arriverai plus à dormir et je le sais. Je vérifie l'heure, 03:04 AM, je ne dois surtout réveiller les autres. Comme j'ai l'habitude de cette situation je sors de la couchette pour aller dans le canapé de la cuisine, je regarde un épisode d'une série sur mon téléphone, écris un peu et finis par vraiment m'ennuyer.
Nous sommes à l'arrêt alors quand je regarde par la fenêtre le paysage est figé. Rien ne bouge dehors, c'en est presque terrifiant. J'ai envie de sentir l'air frais de la nuit mais je m'abstiens d'ouvrir la fenêtre pour ne pas réveiller les autres avec le courant d'air froid ou de sortir du bus, les souvenirs de la dernière fois m'en ont retiré toute envie. J'ai réussis à m'enfermer dehors, une histoire vraiment stupide, surtout en plein hiver.
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Night
FanfictionLouna, une fille à part mais pas tellement non ? Dans la nuit y'a-t-il une lueur ? Dans une chute peut-on s'accrocher à quelque chose ? On apprend tous à aimer un jour, c'est son tour. Ce sont ceux qui nous accompagnent sur notre chemin qui nous in...