Jour ???

86 8 9
                                    

J'ouvre les yeux, il fait nuit. Un cauchemar m'a tiré du sommeil, je tombais, encore.

Je ne supporte vraiment plus tout ça : les insomnies, les cauchemars, la solitude. Je pense à lui tout le temps, vraiment tout le temps. Je n'arrive pas à effacer son visage, son sourire, bref son souvenir de ma mémoire. Je n'arrive pas à l'oublier, dans un sens j'aimerais ne plus penser à lui et dans un autre je ne veux jamais perdre son image de mon esprit. Il me torture.

Je me lève pour aller boire, le sol frais sous mes pieds fait remonter un frisson le long de mon échine, j'essaye de ne pas penser à ce que provoquent les frissons chez moi lorsqu'ils sont accompagnés de peurs.

Une fois dans la cuisine je remplis ma bouteille et retourne dans mon lit. Je tourne, tourne et retourne pour essayer de trouver une position confortable mais rien n'y fait. Je bois, tente de respirer doucement pour calmer mon cœur mais cela me stresse plus qu'autre chose. Faire ce genre d'exercices est terrible pour moi, c'est comme si une lourde pierre était posée sur ma cage thoracique, m'empêchant ainsi de respirer. J'étouffe, me sens prise en étau, c'est terrifiant.

Je met de la musique dans mes écouteurs, une playlist composée de chansons lentes et qui me relaxent. Les chansons défilent : Goner, Car Radio, Calm Down, Blasphemy, Atlas, Magnificent, Drown, The Scientist, Levitate et tant d'autres d'artistes différents, il y a même des reprises de chansons comme All Time low ou Stressed out. Il y a de tout de ma playlist et c'est ça que j'aime, un méli-mélo de mélodies et de voix, de thèmes et de rythmes.

Oui, j'aime quand tout est différent mais forme un grand ensemble harmonieux. Avec les musiques, les minutes s'égrainent mais je ne dors toujours pas. J'ai beau fermer les yeux, imaginer des scénarios improbables, compter les moutons rien n'y fait.

Je me relève et regarde l'heure sur mon réveil, 2:55 AM, c'est tard... enfin désormais je n'ai plus de travail alors tant pis.

Hier soir je ne suis pas aller à une fête, j'étais trop fatiguée. Maintenant je regrette parce que l'alcool -en quantité- m'aide à dormir. J'allume la lumière et lis un peu, je finis mon livre et commence Illuminae, ce livre est vraiment pas mal. J'en lis une grosse partie mais lorsque je vois le soleil se lever je repose ma lecture. Je n'ai vraiment pas dormis, comme toujours, en plus une migraine commence à m'exploser le cerveau. Un vrai marteau de bronze frappant encore et encore mes tempes, des aiguilles s'enfonçant dans mes yeux et crevant ma tête, un cœur battant dans une cadence douloureuse.

Je me lève, ouvre la fenêtre, respire l'odeur de l'océan : l'Atlantique me manque. C'est étrange, de chez moi il n'y a que les paysages qui me manquent, ma famille, elle, je n'y pense jamais. C'est comme si je n'avais aucune attache aux gens, que j'étais un loup solitaire ou un lion sans meute.

Les larmes me montent aux yeux et tentent d'inonder mon âme mais je ne les laisserais pas faire, je serais forte, invincible et insensible face à mes démons. Je ravale mes larmes et vais dans la cuisine pour tenter de manger un peu mais j'arrive seulement à avaler une compote. Je regarde le calendrier je n'ai pas changé la date depuis... le départ des garçons soit le 25 juillet. J'aimerais bien comprendre pourquoi ils me manquent tant, et pourquoi je pense toujours à Josh...

Je secoue la tête et laisse le calendrier ainsi, je me lave rapidement avant d'aller me balader, le temps commence à changer : l'automne arrive. Bien sûr ici l'automne n'est pas aussi déprimant pour moi qu'en Normandie, là bas il pleuvait toujours et tout était gris cela me mettait le morale à zéro et j'étais encore plus faible et n'arrivais pas à éviter mes crises. Ici c'est très différent, il fait toujours chaud et il faut être natal de la région pour se rendre compte du changement de température, même si je vis là depuis à peine deux ans je vois que l'été prend fin.

NightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant