Night

Jour 134.1

-Bien dormis ?   

Je m'étire lentement et me tourne vers Josh dans son clic-clac, les infirmiers ont finit par lui en donner un.    

-Oui et toi ?    

-Ça va...   

-Cauchemar ?   

Je hoche la tête.    

-Tu veux...   

-Pas tout de suite. Le coupais-je.    

-Okay... il baisse la tête et commence à se lever. Je vais courir, Tyler ne devrais plus tarder.    

-D'accord.    

Il part dans la salle de bain, je vais sur mon téléphone, le déverrouille et souris face à ce que je vois. J'étais toujours sur la publication de Josh, ses derniers mots me serrent le cœur : « Tu me manques ». Je sais ce que je ressens pour lui mais est-ce qu'un jour je l'accepterai ? Je veux arrêter de l'aimer, je veux le voir seulement comme un ami. Ce sera moins douloureux.    

J'efface le sourire sur mon visage et le remplace par une expression neutre, je dois arrêter de l'aimer. C'est ce qu'il y a de mieux à faire et de moins douloureux.

Josh ressort de la salle de bain, il semble assez triste. Cela comprime mon cœur.

-Fais attention à toi ! M'exclamais-je alors qu'il sort de la chambre, il se retourne, me sourit et ouvre la bouche pour me dire quelque chose mais se retient et son visage redevient triste. Il me fait un signe de la main avant de partir.

Je reste là, seule et perdue. Qu'arrive-t-il à Josh ? Est ce que lui aussi ressent cette espèce de distance entre nous ?    

J'ai envie que l'on redevienne comme avant, pendant les trois jours que l'on a passé ensemble. J'ai envie de retrouver mon ami mais comment faire ?    

Je devrais peut être en parler à Tyler peut être qu'il sait pourquoi Josh est aussi bizarre. En l'attendant je joue un peu sur mon portable, le cadeau de Tyler n'est toujours pas arrivé je l'avais pourtant commandé il y a deux ou trois jours... en fait c'est Josh qui m'avait aidé à choisir, c'est un simple pull noir selon son meilleur ami ça lui plaira à tout les coups.    

-Bonjour mademoiselle Nocska vous vous sentez bien aujourd'hui ?    

-Oh bonjour. Oui oui je me sens bien.    

-C'est sûr ? Pas de fatigue, de nouveau malaise ou de maux de tête ?    

-Non non...   

-C'est vrai ? J'ai l'impression que vous me mentez, vos cernes le prouvent.    

-Bon j'ai peut être pas très bien dormis...   

-Les garçons vous gênent ?    

-Oh non non ! J'ai toujours mal dormis ne vous inquiétez pas.    

-Mmh... de toutes façons vous avez des examens en fin d'après-midi nous verrons bien.    

-D'accord... Vous allez encore me prescrire des médicaments ?    

-Oui c'est possible. Montrez moi vos bras je dois changer vos pansements.    

Je me mords la lèvre pendant qu'elle nettoie et panse mes bras, j'ai honte de moi. Sans vraiment savoir pourquoi je jette un œil à mes coupures, en voyant les traits sur mes poignets et dans le creux de mes coudes la culpabilité et la honte le submergent. Les larmes montent mais je les enfouis le plus profondément possible avec tout les sentiments que j'étouffe. 

Personne ne doit voir mes larmes et mes peurs, non personne.    

L'infirmière termine son travail et me salue en partant, je passe lentement mes doigts sur les bandages. Les souvenirs remontent, le sang, la lame, la douleur.