Jour 6.1

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Je me réveille l'esprit embrumé, j'ai rêvé cette nuit mais les images et les sons m'échappent. Cette sensation est si frustrante, ils sont là, au bout de mes doigts mais quand je tente de les attraper ils s'écoulent entre mes doigts. Comme l'eau de la mer ou le sable du désert. 

Des sensations sont encore encrées sur mon cœur, j'ai chuté. 

Ce tiraillement dans un coin de ma poitrine, cette respiration légèrement plus rapide que d'habitude en est la preuve. J'ai encore chuté. 

Je rêve très souvent de tomber, et pas seulement dans un trou sans fond pour échapper à des ombres. Il arrive très souvent que je saute d'un toit, d'une falaise ou d'un pont dans mes rêves. Pourquoi ? Aucune idée. 

Je regarde l'heure sur mon réveil, 6:32 AM. En plein été le soleil s'est déjà levé et la chaleur emplie ma chambre. Je sors de mon lit et ouvre la fenêtre, une vague d'air chaud me frappe. 

Non en fait c'est plus comme une caresse sur mon corps, j'aime la chaleur et déteste le froid. J'aime le frais de la nuit mais pas le froid. Il me stresse, me compresse, je me sens à l'étroit dans mon corps, enfermée et coincée. Alors que la chaleur, elle, me donne ce sentiment de liberté que j'aime tant. Je me sens en vie, prête à tout. 

Je reste debout devant ma fenêtre ouverte pendant quelques minutes, juste pour apprécier la caresse du vent. Dehors le bruit des voitures m'empêche d'entendre l'océan. 

Je vais me laver et m'habille rapidement. Un jean large et un t-shirt large aussi, c'est plus confortable. Je passe par la cuisine, je n'ai pas faim mais je n'ai pas mangé de toute la journée d'hier alors je prends une barre de céréales et me force à l'avaler. Je commence à avoir la nausée, manger le matin me rend très souvent malade. Pourtant je dois finir mon léger repas si je ne veux pas faire de malaise.

Je réussis à ne pas vomir et vais ensuite me laver les dents. Pas la peine de me maquiller, je vais juste aller marcher. Je prends mon vieux sac, y dépose mon carnet, mon téléphone et en sors mes lunettes de soleil que je pose sur le haut de ma tête. Une fois sortis de mon appartement je me retrouve devant l'ascenseur. Je ne me sens pas capable de rentrer dans la cabine, alors je prends les escaliers. Coup de chance il n'y a personne. 

Je marche dans les rues de LA, je ne sais pas où aller alors je suis la foule de gens. J'arrive devant un magasin de presse, il y a aussi des livres ! J'entre et vais directement vers les romans. Je regarde les couvertures, on dit qu'il ne faut pas juger un livre à sa couverture, qu'il faut se méfier des apparences... mais on dit aussi que c'est la première impression qui compte, alors je regarde toujours les couvertures avant. Lorsqu'une m'attire je lis le résumé, imagine ce que je vais lire, les émotions que je vais ressentir... j'aime tellement lire, c'est l'un des seuls moments où je me sens vraiment bien. J'ai toujours des dizaines de livres à lire d'avance, quand je vais en France j'en achète beaucoup, vraiment beaucoup. J'aime écrire en anglais mais je préfère lire en français. C'est ma langue maternelle après tout, celle où j'ai commencé à lire, celle avec qui j'ai vécu les plus belles aventures. Il y a tant de livres qui m'ont changés, je me souviendrais toujours des magnifiques sensations que j'avais ressenties en lisant des œuvres de Pierre Bottero, les bons moments que j'ai passé au soleil à lire les mots de Kiera Cass ou la joie avec laquelle je lisais les aventure de Vane et Audra dans Let the sky fall.

Je choisis trois nouveaux livres, trois romans dystopiques comme je les adore. 

En attendant à la caisse que la personne avant moi ne paye j'aperçois un magasine avec un article sur les Twenty one pilots, je décide de l'acheter sur un coup de tête et de curiosité. 

Quand je sors de la boutique je me dépêche d'aller dans un parc pour lire le magasine, je m'assois sur un banc et sors mon achat. C'est un magasine people, on y lit que des potins en tout genres. J'ouvre à la bonne page et commence ma lecture. À la première phrase je sais que jamais je n'aurais du acheter ce magasine, pourtant je continue.

NightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant