Pdv Josh :
Le 10 avril, nous sommes déjà le 10 avril. Les jours passent trop vite, beaucoup, beaucoup trop vite. J'ai l'impression que Louna n'est là que depuis hier et en même temps qu'elle a toujours été avec moi, enfin avec nous. Je n'imagine plus le bus sans elle, les petits déjeuners sans elle, les matins et les soirs sans elle, je n'imagine tout simplement plus ma vie sans elle.
Je la cherche tout le temps, le matin avant d'aller courir pour essayer de la convaincre d'aller avec moi, parce que ça me tue d'être loin d'elle. La journée pendant les répétitions ou juste après. Le soir lors des concerts. La nuit dans mes rêves ou dans la couchette du dessus, si elle y est ce qui n'arrive que très peu souvent.
Plus le temps passe et plus elle fait d'insomnies, dès qu'elle est réveillée elle sort de la chambre pour aller s'allonger sur la banquette dans l'autre pièce pour lire ou dessiner dans son carnet, peut être qu'elle écrit. Je lui ai demandé une fois ce qu'il y avait dans son carnet et elle a relevé les sourcils avant de me demander comment je savais qu'elle griffonnait dedans la nuit. J'étais piégé, elle avait compris que je la surveillait dès que je me rendais compte qu'elle était réveillée. Pourtant elle griffonne toujours.
Ce soir nous dormons dans un hôtel, je n'ai donc aucun moyens de savoir si elle va se réveiller cette nuit. Cela me stresse beaucoup trop, je sens l'anxiété m'envelopper telle de la glace venant bloquer mon souffle. Effrayant, pénétrant.
J'ai beau me répéter qu'elle doit aller bien, impossible de me retirer mes pires cauchemars de la tête. Je revois son sang sur ses bras, la terreur dans ses yeux, le désespoir, la tristesse, le regret et le pire : la lassitude.
J'ai tellement peur qu'elle s'habitue à cette vie remplie de cauchemars, qu'elle finisse par accepter tout ce que son esprit lui souffle et qu'elle sombre à nouveau. J'ai besoin de la protéger, pas seulement parce que je l'aime mais parce que comme Tyler elle mérite d'être aidée.
Mon cœur se serre en repensant à tout ça. Mon meilleur ami dans mes bras, du sang coulant de ses poignets, de ses coudes, de ses bras là où aujourd'hui trônent ses tatouages. Il est inconscient ou du moins semi-conscient et marmonne des choses qu'il ne m'expliqua qu'à son réveil, des jours, non des semaines après. « Le ciel est noir. Le ciel est noir. Le ciel est noir. » il répétait inlassablement, parfois je ne comprenais presque plus sa voix enrouée tant il s'en allait loin de moi mais il tenait bon, il le fallait.
Je ne pouvais pas le perdre, tout comme je ne peux pas perdre Louna aujourd'hui, c'était comme ça à l'époque et c'est toujours le cas aujourd'hui. Je ne pourrai jamais vivre sans l'un des deux, ils sont mes poumons, mon souffle, mon sang. Lui est mon frère, et elle... j'aimerai dire mon âme sœur mais comment oserai-je ?
Pourtant c'est ce que je ressens au plus profond de mon être, un lien fort nous unis, un lien indestructible, du moins je l'espère. Mais et elle le ressent elle ? Je n'ose même plus lui parler alors lui demander si elle pense qu'elle et moi avons un avenir commun c'est peine perdue. Je me demande si je ne l'ai pas perdue elle aussi...
Pdv Louna :
Le tonnerre gronde au loin, j'aimerai que Josh soit là pour regarder l'orage depuis le petit balcon de ma chambre, enfin balcon c'est vite dit, assise contre le mur, les genoux contre moi, mes pieds touchent la rambarde. On pourrait tenir à quatre dans cette même position pourtant je suis toute seule et le vide me semble soudain... glacé.
Peut être est-ce la solitude due à notre éloignement à Josh et moi, peut être parce que je suis de nouveau seule au monde... je souffle un bon coup, je ne dois pas céder à la solitude, je dois me battre. Deux mots flottent dans mon esprit, JAMAIS PLUS, oui jamais plus je ne perdrai sans avoir combattu. Alors je combat, repousse les tremblements et respire calmement en regardant les éclairs déchirer le ciel.
N'y a-t-il pas plus belle chose au monde que l'orage ? À part peut être la nuit je ne vois pas... justement c'est la nuit, l'orage à lieu très loin, juste au dessus des montagnes c'est pour ça que j'entends si bien le tonnerre. Il résonne sur les pierres. Cette force de la nature est si... si... il n'y a pas de mots face à la puissance, pas de mots face à la beauté d'un ciel étoilé. De toute façon pourquoi parler quand on peut se concentrer sur ce que l'on voit, entend, ressent ?
L'instant présent vaut tout les silences du monde.
Pourtant dans l'instant présent je voudrai que le silence ne soit pas accompagné par la solitude. J'aimerai que Josh soit là, je ne supporte plus d'être proche et loin en même temps, mais à chaque fois que je le vois je revois le garçon qui a commencé une bagarre dans un bar parce qu'il était totalement ivre. Cela fait trois semaines mais les images sont toujours là : la violence, les coups, l'alcool.
Je ne le blâme pas parce qu'il était saoul, moi même je n'étais plus très nette mais grâce à Tyler j'avais encore l'esprit clair, il a fait attention à ma consommation, il a pris soin de moi et comme d'habitude je ne lui rends pas la pareille, comme d'habitude je fus inutile, comme... stop, je souffle, chasse les larmes.
Je pense qu'après trois semaines il est temps que je pardonne, enfin je lui avais déjà dis que je lui avais pardonné mais mon attitude laissait supposer autre chose. Sauf que ce n'est pas à lui que j'en veux mais à moi. Je n'ai pas fais attention à lui, je n'ai pensé qu'à moi, qu'à m'amuser, j'ai été égoïste, terriblement égoïste même, atroce... je souffle encore une fois, les larmes vont finir par me vaincre si je continue de ressasser tout ça. Il est vraiment temps de mettre tout ça derrière nous, j'ai besoin de Josh plus que je quiconque.
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Je regarde mon ami sortir de ma chambre avec un sourire, je préférerai le garder près de moi mais lui demander de dormir ici serait déplacé alors j'accepte cette séparation. J'ai envoyé un message à Josh il y a une heure, il est tout de suite venu, nous avons mis cartes sur table. Je lui ai dis que je m'en voulais, il m'a dit avoir redouté d'avoir brisé notre amitié, il m'a rassuré, je l'ai rassuré et nous avons regardé l'orage sur les montagnes.
Tout est réglé entre nous et depuis trois semaines nous nous sommes enfin repris la main, un geste simple mais qui signifie tant. Je me demande si lui aussi est parcouru d'électricité quand nos peau se touchent, si son cœur bat plus vite quand nous sommes proches, si lui aussi désire que nous soyons ensemble tout le temps... je ne pense pas, je devrai déjà apprécier notre amitié, c'est tellement incroyable, je ne devrai pas en demander trop.
Je m'endors l'esprit calme, même si je sais que je me réveillerai dans quelques heures à cause d'un cauchemar, je me sens plus légère, plus sereine. Je vois l'éclaire au loin déchirer la noirceur nocturne, dessinant ainsi le lien entre deux étoiles et créant une constellation unique, éphémère. Mon esprit est déjà loin dans le monde des songes quand le grondement du tonnerre fait vibrer chaque cellules de mon corps mais sans me réveiller, comme si il souhaitait m'apporter un peu de son incroyable force naturelle dans ce monde où les ombres et la peur sont maîtres du jeu.
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Night
Fiksi PenggemarLouna, une fille à part mais pas tellement non ? Dans la nuit y'a-t-il une lueur ? Dans une chute peut-on s'accrocher à quelque chose ? On apprend tous à aimer un jour, c'est son tour. Ce sont ceux qui nous accompagnent sur notre chemin qui nous in...