Jour 359.2

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Chute.

Mes yeux s'ouvrent en grand.

Je reprends ma respiration après avoir eu si peur. Dans mes rêves je suis pleine de confiance face à ma mort mais en me réveillant j'ai toujours -enfin presque toujours- peur.

Je regarde l'heure, 4:32 AM, je n'ai dormi qu'une petite heure. Je me sens fatiguée, éreintée, perdue. Dehors le jour se lève dans une lumière grisâtre, tel un voile de plomb.

Il vient s'abattre sur mes épaules et ma poitrine, m'empêchant de respirer et de me calmer. Il m'étouffe en entrant dans ma gorge tout en se déposant sur ma tête devenant lourde. Le monde tourne, je dois vite penser à autre chose et chasser cette crise.

Mais elle arrive, rampant tel un serpent noir aux écailles aussi coupantes que des poignards grinçant sur le sol, me perçant les tympans et le cœur au fur et à mesure qu'elle se rapproche. Je pose mes mains sur mes oreilles, ferme les yeux et me concentre sur ma respiration.

Un.

Deux.

Trois.

Respire.

Un.

Deux.

Trois.

Expire...

Ça ne marche pas, c'est même pire. Tout mon corps est comme empli d'une tension malsaine, je vais hurler, frapper, pleurer mais je ne peux pas, pas ici. Comment faisais-je avant ? Comment je tuais le pire démon de ce monde, moi même ?

La lame. Et la douleur.

Les médicaments. Et l'oubli.

Non, non, non. Je ne peux pas. J'ai promis à Josh et Loa que je les préviendrai en cas de problème, j'ai juré à Loa de la revoir, j'ai donné ma parole à Josh qu'à mon retour nous irions voir le parc de la Chute-Montmorency, je lui ai promis et je vais tenir ma promesse.

Je prends mon téléphone d'une main tremblante.

Pourquoi tu aurais le droit de demander de l'aide ?

Ces stupides mots sont de retour, je sais que je ne devrai pas penser ainsi mais je n'y arrive pas...

Tu ne dois pas vivre, tu devrais être seule, isolée et loin des autres.

Je presse mes mains sur mes oreilles à nouveau et me concentre sur le battement régulier de mon pouls, je bloque ma respiration. Les battements ralentissent.

Ba-bam.

Ba-bam..

Ba-bam...

Ba-bam....

L'envie de prendre une goulée d'air se fait ressentir, je la repousse le plus possible, je peux dépasser mes limites, je peux le faire.

Pourquoi faire une telle chose ? Pour mourir.

Non ! Pas pour mourir mais pour vivre.

J'inspire violemment.

La vie. Ce désir de vivre, je fais ça pour le ressentir. Mon esprit aime peut être la mort mais mon corps n'est pas du même avis, l'instinct de survie est le plus vieux réflexe de l'Homme.

La crise est toujours là certes mais au moins je me sens capable de parler à quelqu'un et justement je reçois un snap de Josh, je l'ouvre et sourie.

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