Brisbane Jour 586

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-On pourrait aller sur cette plage et ensuite ici et... je n'écoute que d'une oreille Loa, qui a déplié une carte de Brisbane sur le lit qu'elle partage avec Tyler, celui-ci se douchant dans la salle de bain de leur chambre. 

-Tu crois qu'on pourrai aller faire de la plongée sous-marine ? La coupais-je. 

-Okay donc tu m'écoutais pas du tout depuis tout à l'heure.

-Oups, c'est possible.

Elle souffle, un sourire tout de même planté sur le visage. 

-J'étais justement en train de t'en parler, il y a un site de plongée protégé, non seulement c'est encore plus beau mais en plus c'est surveillé par une association qui préserve les coraux !

-Oh ! Donc on peut y aller aujourd'hui ?

-Il faut prendre une réservation mais avec un peu de chance, oui !

-Je vais appeler, lui dis-je avec un clin d'œil, je sais qu'elle n'aime pas téléphoner. 

Sur le balcon de la chambre de mes amis, j'observe les vagues s'échouer sur le sable au loin, la mer me manque à chaque fois que je m'en éloigne longtemps, mais même ici, à une centaine de mètres de la plage, je ressens encore ce manque. Ce n'est pas l'océan de mon enfance, pas le même air, pas les mêmes paysages. 

Certes ceux-ci sont absolument magnifiques, mais ce n'est pas chez moi. Los Angeles commence à devenir mon « chez moi », l'air marin, le sable blanc brûlant sous la plante des pieds et les palmiers sont devenus mon quotidien et presque aussi indispensables que les falaises de craies durant mon adolescence. 

Les yeux perdus dans le vague, je téléphone à l'association. Malgré l'heure matinale, environ 9:00 AM, il fait déjà chaud et le soleil brille au loin, j'avais oublié que contrairement aux USA, ici ce n'est plus l'hiver mais l'été. 

-C'est bon ! Le ciel devait être de notre côté parce qu'on a un créneau de deux heures cet après midi !

-Deux heures ?! C'est énorme ! Ça va nous coûter cher !

-T'inquiètes pas pour l'argent, j'ai largement assez. Tyler sort de la salle de bain, une serviette autour de la taille et une autre dans les mains qu'il utilise pour sécher ses cheveux et son visage. 

-J'ai pas envie que tu me payes tout. Lui répond Loa, les sourcils froncés.

-Je ne vais pas te payer tout, n'exagères pas quand même. Je veux que tu profites un maximum et que tu n'ai aucun regret.

-Oui mais je ne veux pas que tu prennes l'habitude de tout payer pour moi !

-Mais...

Je les regarde se « disputer » depuis le balcon, n'écoutant plus du tout ce qu'ils se disent. Plus bas, les gens passent dans la rue sans prêter attention à ce qui se passe autour d'eux, c'est partout pareil on dirait. Personne ne se démarque vraiment, tout le monde semble se ressembler, créant un amas de gens identiques... et puis d'un coup, une tête surplombée d'une tignasse jaune fluo apparaît, Josh revient de son jogging. 

Une idée me traverse l'esprit : et si j'avais l'impression que tout ces gens se ressemblent, uniquement parce que je ne les connais pas ? Après tout, ils sont tous des humains différents, ils ont tous une personnalité différente de celle de leur voisin, non ? 

Alors certes, aujourd'hui on remarque que beaucoup de personnes ne tentent que de se mêler à la masse, les magazines ne font que donner une image de la soit-disant beauté pour que les vrais personnes essayent en vain d'y correspondre, on s'abrutit en croyant tout ce qu'on nous dit, certains n'essayent même pas de voir plus loin que le bout de leur nez, mais tout le monde n'est pas comme ça ? C'est impossible que l'on en soit arrivé là, l'humanité n'est pas perdue ?

NightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant