Jour 150.2

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-Oh vous deux, vous pouvez pas faire vos mamours ailleurs ? La voix de Tyler résonne dans la salle, Josh et moi nous séparons vivement et nous asseyons sur le lit à une distance respectable. 

-Ah t'es réveillé. Josh dit ça tout en rougissant jusqu'aux oreilles, ce qui doit être le reflet de ma propre réaction. 

-On n'était pas, enfin on se faisait pas des mamours, on discutait seulement. Génial maintenant je bégaye, sûrement le meilleur moyen pour que Josh ne se doute de rien. 

-C'est bon, c'est bon. Pas besoin d'assortir votre teint tomate j'ai compris que vous faisiez « rien ».

-Ouais bas c'est pas tout ça mais je vais aller courir moi. Commence Josh.

-Et moi prendre une douche, j'ai l'impression que je sens encore ce que j'ai fumé et bu hier. Ajoutais-je.

-Que des trucs pas légaux pour ton âge non ?

-Oui merci de me le rappeler Tyler.

-Euh vous deux, ne vous entre-tuez pas pendant mon absence. Sans rire, Tyler tu te souviens de ce dont on a parlé hier soir ?

-Oui, oui.

-Alors toi et Louna vous devez discuter.

-Oui papa.

-Ouais moques toi mais dès que je reviens je l'interroge !

-Continuez à parler de moi comme si j'étais pas là ! Pour vous arranger les choses je vais m'en aller ! Aussitôt dit, aussitôt fait je pars me laver. 

Je n'avais vraiment pas envie de les entendre se disputer par ma faute ni de discuter avec Tyler, hier soir il ne s'est pas privé d'être mesquin avec moi alors je vais profiter un maximum de cette douche et décuver un peu. 

Je me déshabille et m'assois dans la baignoire avant de laisser un rideau d'eau brûlante couler dans mon dos. Mes muscles se crispent lorsque la brûlure se fait ressentir, je compte doucement dans ma tête. 

Un. 

Deux. 

Trois. 

Je souffle et expire alors que tout mon corps se relâche, j'aime cette sensation où la douleur apporte le bien être. C'est idiot mais je trouve que cela ressemble étrangement au froid devenant brûlant. Une sorte de contradiction qui se contredit elle même, l'impossible possible, l'irréel réel. Oui c'est vraiment idiot.  L'irréel est irréel, l'impossible est impossible, pourquoi prier dans l'attente que quelque chose d'irréalisable se produise ? Ah oui, on appel cela l'espoir. Idiot. 

J'avais lu un jour que sans espoir l'Homme s'autodétruirait, mais en attendant des choses qui n'arriveront jamais, ne nous faisons pas plus de mal qu'en attendant rien ? L'espoir fait-il vraiment vivre ? 

Pourquoi je pense à tout ça sous la douche ? Oh je sais, ça m'évite de penser à Tyler dans la salle et qui s'apprête à discuter avec moi de quelque chose que je n'ai sûrement pas envie d'entendre sur mon comportement immature. 

Je ramène la tête en arrière et laisse l'eau rentrer dans ma bouche, je ne respire pas. Ferme les yeux et sens le monde tourner, mon corps s'alléger et mes poumons réclamer de l'oxygène. 

Une. 

Deux. 

Trois. 

Quatre. 

Cinq. 

Six.

...

Vingt secondes, j'inspire et toute l'eau jusqu'alors coulant sur mon visage entre dans ma gorge. Je tousse violemment. 

NightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant