Night

Jour 128.1

Je me réveille doucement, un sentiment en moi est spéciale, réclame de sortir et de marcher mais je n'ai pas le temps. J'ai tant de choses à préparer, c'est bientôt Noël et je veux acheter un cadeau a Peter, Nathan et Julie le seul problème c'est que je ne sais pas encore quoi. L'argent n'est pas un souci, je vis seule, n'ai pas d'assurance à payer, pas de voiture, un appartement pas trop cher et en plus ne consomme pas énormément. Je ne fais les courses qu'une fois tout les deux semaines, et encore j'achète peu, le shopping n'est pas mon truc, cela ne m'arrive jamais de passer une après midi juste pour essayer et acheter des fringues. Quand je passe devant un magasin qui me plaît je rentre et si je trouve quelque chose qui attire mon attention je l'essaye et l'achète, c'est tout.

J'ai largement assez pour tenir six mois sans travailler, après je devrais retrouver quelque chose. Mais pour l'instant je dois me lever et aller acheter ceux pour la petite famille. Je fais rapidement mon lit, le lave et mange une compote avant de me brosser les dents. Je m'habille d'un jean large et d'un pull confortable gris avec le symbole de Twenty one pilots dans le dos. Je ne me maquille pas, je ne sais pas le faire de toute façon, c'est à peine si j'arrive à me mettre du mascara sans me crever l'œil. J'attrape mon sac et pars vers le centre de commerciale à pied.

-Aujourd'hui samedi 26 novembre le temps sera ensoleillé, on prévoit une trentaine de degré dans l'après midi et un vingtaine dans la soirée...

Je sourie intérieurement, de la chaleur, enfin. Mais du coup j'aurais trop chaud avec ce pull. Les infos continuent de tourner en boucle dans les enceintes du centre commerciale, je commence à avoir trop chaud et en entrant dans un magasin de vêtements à la recherche d'un cadeau pour Julie je trouve un débardeur légèrement ouvert sur les côtés mais surtout avec un grand décolleté dans le dos. Il est blanc, avec des formes géométriques noires imprimées devant. Je l'essaye et l'adopte immédiatement. En farfouillant dans la boutique je trouve une veste noire avec de la dentelle blanche sur la poche de devant et sur le bas et les manches, ce sera parfait pour Julie.

Je passe à la caisse et pars vers les toilettes où je change de haut, je préfère porter celui là que de sentir la sueur. Je noue le pull sur mes hanches et repars faire mes achats de Noël. J'achète un gant et une batte de baseball pour Peter et du parfum pour Nathan. Il se plaignait tout le temps de ne pas aimer garder le même pendant longtemps.

Une fois finit il est un peu plus de 02:20 PM et je sirote un granité à la framboise, assise seule à une table. Tout les gens autour sourient, je suis la seule sans personne. Cela ne me dérange pas d'être seule et que l'on me regarde pour ça, je suis plutôt fière de savoir apprécier la solitude.

Alors que je regarde rapidement l'heure sur mon téléphone je me rends compte que je ne suis vraiment plus du tout allé sur les réseaux sociaux depuis longtemps, c'est une bonne chose. Le sentiment de ce matin est toujours là, en fait je n'arrive pas à déterminer quand il est apparu exactement, je vivais avec depuis au moins trois mois.

Je finis mon granité et jette le gobelet pour rentrer chez moi où je me change pour revêtir un jogging noir et une brassière de sport, j'aime m'habiller comme ça, ma peau respire. Comme je n'arrive pas à comprendre ce qui me trotte dans la tête depuis quelques jours au moins, je me met devant la télé et commence une nouvelle série.

☼

Une folle envie de liberté me guette, c'est ça que je voulais tant, grandissant dans ma gorge en même temps que le temps défile sur l'horloge. Plus qu'une envie, c'est désormais un besoin vital pour moi : je dois partir sinon je vais devenir encore plus folle que je ne le suis déjà. Je dois aller là où se trouve la nature, il me faut de la nature. N'importe quelle nature : forêt, plage, lac, plaine, montagnes... Je dois être seule pour hurler, pleurer, me laisser submerger par les émotions que je garde en moi depuis longtemps. Je dois les laisser s'échapper de temps en temps, parfois c'est calmement dans la nature mais le plus souvent c'est violemment pendant une crise. Où puis-je être seule ? Où pourrais-je trouver le même sentiment de paix que là où j'allais avant ? Mon coin de paradis isolé à été détruit pour construire un super-marché il y a six mois, je n'avais pas encore fais de crises depuis et n'ai toujours pas trouvé mon nouveau coin de paix.