Flash back Washingthon

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Le jardin botanique de Washington était calme en cette fin de matinée, le ruisseau s'écoulait paisiblement sous le pont de bois, les pierres le bordant se réchauffaient au soleil, l'herbe brillait, les plantes se balançaient doucement au grès d'une légère brise ce qui donnait l'impression que le lieu respirait, vivait et ressentait. 

Il n'y avait personne ici, personne mis à part la jeune femme pleurant dans les bras de l'homme avec elle. Ses cheveux pourpres semblaient vouloir suivre le même mouvement que le vent, mais un élastique les retenaient en une haute queue de cheval, quant à ceux de l'homme, eux ondulaient lentement et brillaient de leur teinte jaune poussin. 

À part ces deux là, le lieu était vide, à peine une libellule, un papillon ou un petit oiseau passait dans l'air, de même que dans l'eau : aucun poisson ne semblaient vouloir s'aventurer dans cette atmosphère à la fois pure et triste. 

Car l'air était emplit de sanglots, de murmures, de prières muettes. L'un comme l'autre, les deux jeunes adultes étaient fatigués, fatigués de faire semblant, de se battre, de sourire. Pourtant ils allaient continuer, pour permettre à l'autre d'aller mieux, de vraiment sourire, de ne plus survivre mais vivre. C'était dur, ça semblait impossible mais il le fallait. 

Quand les sanglots se turent, que les larmes se tarirent et les souffles se calmèrent, ils se levèrent et partirent. Chacun avait avouer ce qui lui pesait le plus, la jeune femme ne supportait plus de garder son secret, elle avait tout avoué, montrant la plaquette de médicament totalement vide, pleurant toutes les larmes de son corps en s'excusant. Elle ne voulait pas recommencer, elle ne voulait pas faire ça, pourtant elle savait que ça allait arriver, et que ce n'était pas finit. 

Le garçon avait craqué, déballant toute la rage qu'il avait gardé, la terreur qui vrillait ses tripes. La peur de voir cette fille disparaître, de la voir se faire disparaître, la peur de disparaître. Le néant l'étouffait, il avait depuis quelques jours le sentiment que, si il ne disait rien, il exploserait. Mais voilà que quelques mots, de simples mots, avait laisser couler ses doutes et terreurs. 

Ces mots qui signifiaient tant et si peu. Ces mots qui peuvent sembler dénoués de sens mais en vérité voulaient tout dire. La rage, la peur, la fin. Et l'envie que ça se termine... « Quand est-ce que ça s'arrêtera Josh ? » « Tout ça... »

Ils voulaient que la souffrance s'arrête alors ils s'étaient fait une promesse : jamais l'un sans l'autre. Si l'un part, l'autre le suit. Si l'un tombe, l'autre saute. Pour se protéger d'eux même, il fallait risquer de se briser. Alors quand Louna sorti sa lame ce soir là, qu'elle se coupa, que le sans coula. Elle n'était pas si seule. 

Personne n'était dans la salle de bain avec elle, personne ne pensait aux images que son esprit avait projeté ni ne ressentait les reproches qu'elle s'infligeait. Mais lui pleurait avec elle. Le dos contre la porte, à attendre qu'elle se rappelle leur promesse, il pleurait. Lorsque la porte s'ouvrit et qu'il la pris dans ses bras, le sang tâcha son torse nu, il n'y fit pas attention et pris soin de soigner les bras sanguinolent, de cacher les preuves aux yeux de leurs amis. 

Il lui fit enfiler un pull, un des siens, la coucha sur la banquette et s'installa avec elle pour la nuit. Demain il devra être encore plus présent pour elle car toute la culpabilité refera surface, et demain elle devra se montrer forte pour que lui ne sombre pas avec elle et qu'il puisse l'aider à se relever sans tomber à son tour. 

-Comment tu peux en être aussi sûre Loa ? Tyler regardait son amie blonde faire les cent pas. Elle tournait en rond depuis tout à l'heure, parlant et réfléchissant à toute vitesse, l'herbe sous ses pieds était tassée et formait désormais un ovale fortement aplati. Lui, était assis en tailleur et continuait à l'observer, enregistrant ses paroles et tentant de leur donner un sens. 

-Mais parce que je le sais Ty ! Je le sens là ! Elle posa deux doigts sur sa poitrine en le regardant droit dans les yeux, puis elle vint face à lui et se laissa tomber au sol. Cachant sa tête dans les mains et ses genoux entre ses coudes, elle essayait de se retenir de craquer. 

-Bon, si j'ai bien compris : Tu es persuadée que Louna recommence à se couper parce qu'elle ne te dit rien, tu penses que Josh le sait parce qu'elle est constamment avec lui et pour couronner le tout tu stresses à mort.

-Je stresse pas à mort...

-Ah oui ? Il prit le plus délicatement possible la main de Loa et la retourna, paume en l'air. Elle avait tellement gratté celle-ci que sa peau était rouge partout où les yeux pouvaient se poser, parfois elle était même arrivée jusqu'au sang. 

À peine avait-elle vu ce spectacle qu'elle s'arracha au contact du jeune homme et ramena sa main contre elle. 

-C'est rien... ça arrive parfois...

-Mais surtout quand tu stresses, tu me l'as dis.

-Je sais ! Mais comment ne pas stresser ?! Elle ne me dit rien !

-Loa... tu ne peux pas toujours l'aider tu sais, je me doutais aussi qu'il se passait quelque chose, mais je n'ai pas imaginé une seule seconde qu'elle se coupait à nouveau. Par contre, que Josh sache tout, ça j'en suis certain aussi. Mais tu dois apprendre à accepter qu'elle doit accepter qu'on l'aide, que tu l'aides. Mais aussi que quelqu'un d'autre peut l'aider, que ce soit Josh ou elle-même...

-Mais et si...

-Et si quoi ?

-Et si elle ne voulait pas que je l'aide pour ne pas que je sois entraînée dans toute... cette peur.

-Ça ne m'étonnerait pas de sa part, mais tu ne peux pas la forcer de toutes façons. Par contre tu peux lui montrer que tu es là, je pense que cela suffirait amplement.

-Mais je suis là !

-Non, tu es avec moi, et elle, où est-elle ?

-Comment veux-tu que je saches Tyler ? Elle ne me dit rien ! La voix enrouée, les sanglots commençaient à monter, les larmes brouillaient sa vue. 

-Hé du calme... il se pencha vers elle, dans le but de la prendre dans ses bras, mais s'arrêta juste avant. Elle n'aime pas les câlins, il le sait, mais comment la consoler ? Je... je ne disais pas ça pour te blâmer Loa... je suis désolé si je t'ai paru rude, je voulais juste dire les choses telles qu'elles sont...

-Je sais... elle prit une inspiration, toute trace de chamboulement avait disparu. Je sais que Louna est quelque part sans que je sache où, je sais qu'elle me cache quelque chose et qu'elle ne veut pas me parler. Je sais que la dernière fois où elle m'a dit que quelque chose n'allait pas date d'il y a plusieurs semaines et que depuis elle me ment quand elle dit que tout va bien mais... la vérité Tyler, c'est que je ne sais pas si j'arriverai à gérer si elle me disait que j'avais raison, qu'elle allait mal pendant tout ce temps et que je n'ai rien fais. J'ai peur, je suis terrifiée à l'idée de ne pas l'avoir aidé et de ne pas y arriver par la suite...

Sur ces derniers mots elle laissa la peur prendre le dessus, ses sanglots raisonnaient dans l'air et Tyler la regardait sans savoir quoi faire. Il réfléchissait à toutes allures et pendant ce temps les bras de la jeune femme commençaient à la démanger de plus en plus, elle se mis à gratter encore et encore et quand la première perle de sang apparu elle revu toutes celles qui avaient couler avant. Tyler ne pu s'empêcher plus longtemps de la serrer dans ses bras, il ne voyait pas quoi faire d'autre. 

Le premier reflex de Loa fut de le rejeter, mais finalement elle n'en avait plus la force et laissa ses larmes mouiller l'épaule de son ami. 

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NightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant