Night

Peu importe

Please save me from myself
save me from myself, save me from my myself. 
Don't forget me now, tomorrow and after, 
think of me ever. 
Save me from myself, 
of my dark thoughts, my dismal heart and my cheerless life. 
Kill my demons, fight with me. 
Nonetheless you should stay away, 
from me. 
I am unsafe,
you can't be with me. 
I will hurt you
And I don't want to loose you. 
So go away
think of me by all the way but far away.
I want you close to me
but I prefer to know you are secure. 
I am unclear and foolish. 
You should take care of you
and forget me.
Leave me with my shadows. 
Don't play heroes. 
I am condemned.

Les mots griffonnés sur la page jaunie de mon carnet me semblent plus forts encore que le jour où je les ai écrit il y a plus de deux ans, quand Josh est parti une première fois, le premier été après notre rencontre.  

☼☼

Pdv Josh :

Les notes de musiques s'impriment dans chaque cellule de mon être, je frappe la grosse caisse, les cymbales, la caisse claire... et puis je met trop de force et troue la tom basse. Ma rage semble exploser à ce moment précis, je frappe encore plus fort, brisant mes baguettes, fracassant mes doigts à même l'instrument tombant en miette sous mes coups. Bientôt il n'en reste qu'un tas de bois, de métal et de plastique innommable.

Je pleurs sans retenu, elle me manque, terriblement. Je me meures un peu plus chaque instant.

☼☼

Pdv Louna :

A tear on my cheek. 
It runs toward my lips. 
Feeds my empty heart. 
My throat knotted. 
And I say that's alright. 
Too much lies, 
In one life. 
Try to be someone else. 
Put a mask on my face. 
Hiding my sobs. 
And smile to the world. 

Je soupire. Les Chutes me font face ce matin encore, le soleil brille haut en ce début de matinée de mai 2018. Cela fait un peu moins de cinq mois que j'ai quitté L.A et fais le voyage jusqu'ici, je suis à Niagara depuis quelques semaines et chaque jours je me demande ce que je dois faire.

J'admire les puissantes chutes d'eau ayant hantées si souvent mes rêves, la toute première fois que je suis venue j'étais accompagnée de Tyler, Loa et bien sûr Josh. Ils me manquent tous. Personne ne sait où je suis mais mes deux amis savent que je vais bien, je leur téléphone chaque jour, quant à Josh... je n'ai pas entendu sa voix depuis le jour de mon départ.

J'espère qu'il va bien...

Un nouveau soupire s'échappe dans l'air tiède de cette fin de printemps, j'aimerai pouvoir revenir, sincèrement. J'aimerai de nouveau sentir cette odeur boisée sobrement accompagnée d'un brin de menthe, cette chaleur familière sur ma peau, ces mains calleuses et pourtant si douces, ce corps sculpté dans un roc pâle contre mon cœur. C'est fou à quel point il me manque.

Chaque fois que j'entends son nom ou que je vois son visage une douleur fulgurante me vrille les tripes. Cette sensation de trahison ne partira donc jamais ? Ne pourrons nous jamais retrouvé ce qui a été perdu ?  

☼☼

Hurler. 
Tout ce qu'il me faut c'est hurler.
Hurler hurler hurler.
Hurler la nuit, devant une lune ronde, blanche, bienveillante.
Hurler le jour, face au soleil me dardant de sa lumière piquante. 
Hurler à m'en briser la voix, le cœur, l'âme et la pensée. 
Hurler jusqu'à détruire mon corps. 
Hurler encore et encore.
Hurler à en perdre la raison. 
Hurler pour de bon. 
Hurler pour vivre.
Hurler pour mourir. 
Mais tout ce dont j'ai besoin c'est d'hurler.
Juste le temps d'oublier. 
Oublier qu'au fond je suis vide.
Et que la douleur me bride.
Oublier de vivre. 
Oublier que je peux mourir. 
Hurler hurler hurler. 
Je veux juste hurler...