Je signe le chèque, 100$ destinés à Fiona Helen, employée au Mary's, mère de deux filles dont Camille, l'aînée, atteinte d'une leucémie. Chaque mois je lui envoie un chèque pour participer au traitement, pas plus de 100$ sinon elle me le renvoie immédiatement.
Si j'ai abandonné tout rêve de devenir médecin je n'ai pas laissé tomber celui d'aider les malades, et participer à la guérison de la fille d'une amie est important pour moi.
Comme Nathan, Fiona travaillait déjà au restaurant quand je suis arrivée et elle m'avait été présenté par mon ami avant qu'il ne propose au patron de m'engager.
Quand je suis partie elle était toujours serveuse de nuit et je suppose qu'elle l'est toujours sinon Nathan me l'aurait dit. Et je suppose également que sa fille est encore en vie sinon elle me renverrai mon argent.
D'un côté je me réjouis qu'elle soit toujours là mais de l'autre cela m'attriste car ça signifie que la petite est toujours malade. Mais tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. Non ?
Je soupire avant de sortir de chez moi pour déposer le chèque dans la boîte au lettre de la famille Helen.
Même si je gagne moins en travaillant à la librairie je tiens à continuer d'envoyer cet argent, je dois bien ça à Fiona. Au moment où Nathan m'a rencontré j'étais employée dans un magasin de fringues vraiment mal réputé, le patron s'en foutait pas mal des employés, on était mal payé et nous ne travaillions pas vraiment...
La plus part du temps j'étais dans l'arrière boutique avec mes compagnons de mauvaise fortune, des gamins foutus à la rue par leur parents, des junkie pas encore au bout du rouleau ou juste des perdus dans leur vie, des gens comme moi. On parlait souvent dans cette arrière boutique, un joint ou une bouteille passait parfois de main en main.
J'habitais en face de chez Nathan et Julie, même si nous étions séparés par seulement un mur, mon appartement était en vraiment mauvais état par rapport au leur. Les murs de ma salle de bains étaient pourris, une inondation au dessus avait dessiné des auréoles sur les plafonds de la cuisine et du salon, seule un coin était encore sain. C'était la partie de chez moi accolée à celle de Nathan et Julie.
Ils m'ont rencontré deux mois après mon arrivée, je n'étais presque jamais chez moi puisque j'allais dans des fêtes tout les soirs et la journée j'étais au magasin. Ils m'ont parlé, on été adorables et ont tout de suite voulu m'aider. J'ai repoussé leur aide.
Il a fallut cinq mois de plus pour que finalement j'accepte de leur reparler puis les choses se sont accélérées rapidement, je m'occupais de Peter tout les soirs et n'allais donc plus du tout en soirées, je me suis énormément attachée à la petite famille et un mois plus tard Nathan me proposait d'essayer de me faire engager dans le restaurant où il travaillait depuis plus de six ans. J'ai accepté.
Avant de me présenter à Joe il fallait qu'il ait l'appuie d'un autre employé de longue date, sans quoi le patron n'aurait jamais accepté la fille perdu que j'étais.
Nathan me présenta donc en premier lieu à Fiona.
Fiona et son sourire plein d'entrain, Fiona et ses deux filles de dix et douze ans, Fiona qui m'a prise dans ses bras à la première seconde de notre rencontre. On a discuté, j'ai parlé de ma « fuite », l'abandon de mon rêve universitaire et mes petits problèmes de fréquentation. Elle a accepté de parler à Joe.
Une semaine plus tard je revêtais l'uniforme du restaurant et prenait les commandes dans un dinner typiquement américain, aux murs blanc et aux tables rouges, avec son bar et ses tabourets assortis aux tables.
Nathan m'aida encore, me trouva un nouvel appartement, là où j'habite encore actuellement, l'ancien entrant en rénovation après nos plaintes. C'est là qu'on diagnostiqua la leucémie de la première fille de Fiona et depuis je lui envoie de l'argent, Nathan et Julie également et je sais que Joe avait même augmenté la mère de famille. Cet homme était un vrai con quand je suis partie, il détestait qu'on lui manque de respect, mais au fond il était sympa.
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Night
FanfictionLouna, une fille à part mais pas tellement non ? Dans la nuit y'a-t-il une lueur ? Dans une chute peut-on s'accrocher à quelque chose ? On apprend tous à aimer un jour, c'est son tour. Ce sont ceux qui nous accompagnent sur notre chemin qui nous in...