Jour 280

79 9 23
                                    

Ma conscience revient petit à petit, je sais que je rêve car jamais il n'oserait me faire ça, jamais il ne me détesterait à ce point, jamais il ne me dirait de telles choses... non ?

Je dois me réveiller, me concentrer sur autre chose.

Me réveiller.

C'est trop dur.

J'étouffe.

Il sert encore ses mains.

Ses mots s'insinuent dans mon esprit.

-... horreur... te déteste... disparais... monstre...

Pitié Josh...

Je ne peux rien dire, rien faire. Il est trop fort.

Mon champs de vision se réduit.

Des points lumineux. Partout.

Une brume. Partout.

Des larmes. Brûlantes.

Ses mains. Glacées.

Je me sens partir.

Ma gorge est en feu. Mes yeux un océan. Mon cœur un vide.

Ce n'est pas lui, ce n'est pas lui. Je le sais. Mais...

Mais ce que mon esprit me révèle est-il le reflet de la réalité ?

Je veux respirer mais ses mains se serrent encore plus fort sur mon cou. Tellement fort que j'ai l'impression qu'elles me brisent les os, fusionnent avec ma chair, déversent un torrent de haine en moi.

La douleur me fait convulser, je remue dans tout les sens, j'essaye de me dégager de son emprise mortelle.

-Pitié... arrête... Josh...

Je parle d'une voix éteinte, déjà vaincue.

Et puis en une seconde tout se bouscule. En l'espace d'une fraction de seconde le noir ambiant se dissipe et je me réveille, pourtant je me débat toujours et tombe du lit. Violemment.

Je hurle de douleur en sentant ma tête frapper le sol. Et succombe à nouveau à l'obscurité.

-Ne vous inquiétez pas elle va bien, elle est juste un peu sonnée.

-Merci docteur.

Je garde les yeux fermés encore quelques secondes, le temps de remettre mes idées en place. J'entends une porte s'ouvrir et quelques bribes de conversations, je laisse s'ouvrir mes paupières et il me faut une petite minute pour m'habituer à la lumière de la cuisine.

On m'a allongé sur la banquette du bus, je vois un docteur s'en aller et les garçons fermer la porte derrière eux.

-Ah t'es réveillée ! Josh se précipite vers moi à la seconde où il a fixé ses yeux dans les miens, il prend ma main et trace de petits cercles dans ma paume. Tout de suite cette douce chaleur m'envahie comme à chaque fois et je la laisse se diffuser jusqu'à mon cœur où elle se blottit.

NightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant