[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIX

Épisode 10 : Calèche De Confinement

Eren, dans sa précipitation pour partir avait bousculé une jeune fille brune qui était venue.

J'appris plus tard que c'était Sasha Braus, une 104ème.

Elle venait de faire son rapport car elle avait assisté à l'invasion surprise des titans. Mais pas que. On lui avait refilé une lettre pour Hanji.

Pour résumer la situation, on apprit que deux jeunes hommes de la 104ème étaient originaires de la même ville qu'Annie Leonhardt, le titan féminin infiltré dans la brigade. Et on soupçonnait que ces deux garçons pouvaient aussi se transformer en titan.

Reiner Braun et Berthold Hoover.

Ces noms étaient désormais marqués sur la liste rouge même si cette information n'était en réalité qu'une pure théorie. Par ailleurs, je ne savais pas quoi faire de cette info. Qu'est-ce qu'ils voulaient que j'en fasse ? Aucune idée. Je n'étais qu'une pure touriste qui débarquait dans les histoires du bataillon. Ça me donnait juste plus mal au crâne qu'autre chose.

Hanji, Sasha, Eren, Armin et Mikasa s'en allèrent tandis que Rivaille, Nick et moi-même restâmes dans cette petite maison cabane où avait eu lieu la réunion en petite comité.

Je crus que je pourrais enfin avoir un moment de répit et utiliser la table comme oreiller et piquer un somme... Mais Rivaille nous ordonna de nous lever.

Nous traversâmes les écuries et regagnâmes notre calèche de fortune en bois.

J'aurais voulu demander si on allait vraiment passer la nuit ici... Mais je n'aurais pas pu affronter son regard sévère.

- Nous resterons ici. Nous serons prêts en cas d'urgence.

Ni Nick ni moi-même ne répondîmes. Nous étions trop dépités pour ça.

- Qu'est-ce qu'il y a à tirer des tronches d'enterrement ? On n'a pas de cadavre. À moins que vous voulez en devenir un, des putains de cadavres constipés.

S'il avait dit ça pour nous deux... Je sentais qu'il disait ça pour moi. Il était en train de me fixer, impassible.

- Désolée...

Je ne savais même pas pourquoi je m'excusais. C'était complètement idiot. Mais face à ses yeux braqués sur moi, c'était comme si je devais m'excuser.

Pas étonnant qu'il était respecté. Tout l'être du caporal Rivaille était terriblement intimidant.

- Quoi ? Continua-t-il d'une voix brusque. La calèche ne te convient pas ? On est pas tout confort là ? Ou tu préfères dormir avec les titans ?

Je serrais les pans de ma capuche.

- Ce n'est pas ça. C'est juste que... Tous ces habitants de Rose qui ont perdu leur foyer et leur famille... J'ai l'impression d'être de trop. C'est...

- C'est injuste que d'autres s'en sortent vivants et d'autres meurent ? Dommage. C'est comme ça que marche le monde.

Je serrais les dents et baissais la tête face à son ton autoritaire. Je le savais bien sûr. J'étais médecin après tout. Je savais à quel point la vie pouvait être éphémère et nous glisser entre les doigts par un simple coup de chance ou de malheur.

- Mais tu ne devrais pas être triste d'être en vie. Les morts n'apprécieraient pas.

Je relevais la tête pour lui faire face. Il regardait ailleurs, dans le vide comme si son esprit était loin de nous. Et qu'il était resté, peut-être, avec les morts.