Épisode 77 : Le Prisonnier

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J'ordonnais au soldat de ne laisser absolument personne sortir de la tente de Rivaille avant que je ne sois absolument sûre que personne n'était infectée.

Je me précipitais dans la tente médicale qu'on avait monté pour reprendre mon matériel et des gants propres avant de suivre Hanji qui me montra le chemin. Lorsque nous arrivâmes, les deux docteurs qui étaient supposés faire le bilan médical de l'escouade Rivaille m'attendaient dehors.

- Vous les avez auscultés et vous étiez incapables de voir que l'un d'entre eux était malade ?!

- Ne vous en prenez pas à nous capitaine ! Il n'avait pas de boutons sur lui tout à l'heure !... Il toussait juste ! On pensait que c'était un coup de froid !

Je soupirais. Mais si j'étais autant énervée c'était parce c'était Sirus qui était tombé malade. Mon garçon. Et ils avaient entendu la fin de l'après-midi pour me le dire. Agacée, je les laissais tomber et entrais sans m'annoncer dans la tente.

La première chose qui me frappa fut le silence de mort. Et je savais à quoi c'était dû. Tous les membres étaient assis sur deux bancs face à face... Et je voyais Jean, Conny, Sasha, Eren et Armin transpirer à grosse gouttes, serrant leurs mains sur leurs genoux, tout en jetant des regards en coin vers Rivaille. Mikasa elle, regardait Sirus.

Ce Rivaille n'était plus le Rivaille qui avait fait le dîner et qui m'avait embrassé avant de partir. Non, là c'était le caporal Rivaille dont tout le monde était effrayé. Et y avait de quoi. Je me serais fait pipi dessus si j'avais été enfermée dans une tente avec lui, de mauvaise humeur.

Et pour cause, il était assit sur une chaise, au fond entre les deux bancs, jambes et bras croisés, ses yeux froids et menaçants rivés sur Sirus qui voulait se gratter mais se retenait de le faire, devant le caporal. Mon pauvre garçon était tout rouge et il dansait presque sur le banc en gigotant. Mikasa et Conny à côté de lui avait laissé une marge d'espace vitale pour éviter d'être en contact avec lui.

- Oï Sirus.

Je comprenais pourquoi tout le monde transpirait de peur.

On était loin de la voix chaude et étouffée de Rivaille dans mon oreille cette nuit quand nous le faisions. On était plutôt sur cette voix de fureur derrière ce débit impassible qui ne présageait rien de bon.

- Tu touches à ces trucs dégueulasses et tu ne reverras plus jamais tes mains. Tu ne pourras plus te torcher le cul après avoir chié Sirus.

- S'il-v-vous-plaît c-caporal... Laissez-m-moi me gratter u-une s-seule fois... Ça me déman... Maman !

Ah, là on m'appelait maman quand on avait besoin de moi hein ? Il me regarda presque en pleurant et je m'engouffrais dans la tente tandis que Hanji éclatait de rire derrière moi. Ça n'arrangea pas l'ambiance.

- Sirus je t'offre un nouveau cheval si tu touches Rivaille, fit-elle en me dépassant et en s'asseyant sans gêne à côté de lui. Éternue sur lui et t'as deux chevaux ! Lui et sa manie de la propreté en prendra un sacré coup ! Où est mon carnet d'expérience ?!

- La binoclarde. Dégage.

Trop habituée aux menaces de Rivaille (ça faisait des années qu'ils se côtoyaient mine de rien !), Hanji continua à essayer de soudoyer mon fils. Je ne savais même plus s'il voulait pleurer parce que ça grattait ou parce que Rivaille s'était finalement levé de sa chaise.

Alors que Jean, Conny, Sasha et Eren suppliaient Hanji de se taire (c'était l'escouade qui subirait les foudres de colère de leur caporal une fois que nous serions parties), Rivaille marcha tranquillement vers Hanji. Avec un air assassin. Terriblement assassin.

[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant