Épisode 105 : Nuitée

4.4K 286 386
                                    

La prochaine fois c'est une fausse couche assurée ! Reposez-vous ! Hibernez s'il le faut !

Voilà ce que m'avait dit Faustina avant que je parte.

J'étais dans le lit de Rivaille, Flegel avait eu la gentillesse de m'y amener et nous avions fait connaissance. Je l'avais toujours connu à travers les histoires de Hanji, je savais ce qu'il s'était passé avec son père ainsi que la promesse de Rivaille de protéger le quartier dont Flegel était le « patron ».

Je l'avais remercié. Et j'avais été surprise de voir un tout différent jeune homme. Il était venu me sauver avec un air de chef de gang... Mais lorsqu'il m'avait raccompagné, j'avais vu un jeune garçon peu confiant et nerveux. Devenu chef de compagnie trop tôt.

Il m'avait tenu compagnie, suivant les instructions de Rivaille, et était parti lorsqu'il se fit tard.

Je m'étais ensuite allongée dans le lit de Rivaille en attendant son retour. Mais c'était impossible que je dorme.

Je me rejouais l'horrible journée que j'avais passé et l'horreur que j'avais ressenti lorsque j'avais senti le sang couler entre mes jambes. Et la douleur au bas-ventre qui m'avait paralysé. Je n'oublierai jamais ça.

Il fallait dire que ne mourant pas vraiment, je n'étais plus effrayée par mourir ou me faire embrocher. Bon le jour où j'allais vraiment crever, je serais la première surprise je suppose.

Mais là... La terreur m'avait glacé le sang. Ce foetus lui, aurait pu mourir.

Tout ça pour quoi ? Parce que j'étais à demi-Mahr ?

Je haïssais cette Île.

Comment pouvait-on être aussi cruel ? Je n'avais jamais fais de mal à quelqu'un, alors pourquoi ces malheurs tombaient sur moi ?

Même Faustina qui prenait un plaisir à me détester en temps normal, avait écouté l'histoire de Flegel avec horreur.

Et quand j'étais sortie de ma chambre, j'avais été surprise de voir le couloir rempli de mes étudiants, de docteurs et d'infirmiers m'applaudir. Ils avaient voulu me dire qu'ils étaient avec moi. C'était drôle de voir comment la situation avait changé aussi rapidement.

Parce qu'un fait était véridique.

On pouvait toucher aux Mahrs.

Mais pas aux femmes enceintes.

Je savais aussi que cette histoire n'allait pas se terminer ainsi. Ce marchand n'avait pas que violenté une femme (à demi-Mahr), il avait posé ses mains sur une des chefs de l'Armée de l'Île. Si mes chers supérieurs faisaient bien les choses, ce marchand allait être emprisonné et jugé pour ça.

Mais rien de tout ça enlevait ma terreur.

Si on agissait ainsi avec moi, qu'allait-il en être de ce bébé ? Allait-il être martyrisé ? Cette pensée était juste insupportable.

Je m'étais finalement endormie à force de ressasser ça. Mais le bruit de l'eau m'avait doucement réveillé et j'en avais déduis que Rivaille était rentré. Il était sous la douche.

Je m'assis sur le lit et baîllais paresseusement en regardant la porte de la salle de bain fermée.

Il était minuit passé.

Rivaille était allé faire payer l'homme qui m'avait fait tomber par terre et voilà à quelle heure il rentrait. Cette vie là, jamais je ne le lui avais souhaité. Il méritait une vie de civil plus calme lorsqu'il rentrait en ville.

[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant