Épisode 152 : Protocole Destruction

2K 160 302
                                    

Après la réunion lors du jour de l'An, l'Île entière commença à s'activer pour préparer l'expédition à Mahr.

On finalisa les nouveaux habits pour les soldats du bataillon, plus résistants, plus élastiques, moins encombrants... Et noirs. Non seulement les habits, mais aussi les armes y passèrent avec l'amélioration des lances foudroyantes bidule chouette ou je-ne-sais-quoi (je ne les avais jamais vu, j'avais juste entendu Sirus se plaindre de la lourdeur).

Et moi aussi je dus y mettre du mien en composant une équipe d'élite parmi mes soldats-médecins. Je me chargeais aussi de confectionner un kit médical pour chaque soldat.

Tous ces préparatifs durèrent environ un mois. Rivaille était devenu de plus en plus distant et je devais avouer que ça me tuait à petit feu autant que ça m'enrageait. Pour m'occuper l'esprit, je décidais de me ''venger'' avec August, le soldat chargé de faire des rapports journaliers sur moi. Venger n'était pas le terme, sympathiser l'était. Je voulais retourner la disposition de Rivaille contre lui, et ça tombait bien, contrairement à lui, j'avais le chic pour la communication.

Je voulais lui prouver que je n'étais pas affectée comme il arrivait bien à me montrer. Je voulais lui prouver qu'il n'allait pas gagner la bataille entre nous facilement. Ce n'était même plus une bataille à ce rythme, c'était la guerre.

Je commençais à mettre August à l'aise chez moi en lui disait que s'il voulait quelque chose, il ne devait pas hésiter et s'il avait une course à faire mais qu'il devait me surveiller, je pouvais l'accompagner. Avait-il soif ? Voulait-il grignoter quelque chose ? Pas de soucis, Nausha était là. Je ne considérais pas ce pauvre garçon comme mon ennemi mais comme dit le proverbe, tiens tes amis près de toi, et tes ennemis encore plus proche.

Et au bout de plusieurs semaines, ça commença à payer. On s'appelait par nos prénoms, il était plus détendu, il jouait volontiers avec Kuchel qui lui racontait des histoires sorties de son imaginaire ou qui cherchait un partenaire de jeu, et nous avions même pris le quatre heures ensemble.

Lorsque Rivaille revint, je sus immédiatement que ma complicité avec mon pion ne l'avait pas laissé de marbre sous son expression de glace.

Il était venu en fin d'après-midi, et je venais de préparer une tarte au chocolat (rare chose que je savais plutôt bien faire ma foi), j'étais venue dans le salon, toute sourire, avec ma jolie tarte pour la présenter à mon garde et à Kuchel.

- Kuchel, August, venez v...

Rivaille se tenait dans le salon et était en train de serrer Kuchel dans ses bras. Mon sourire jovial que j'avais sur mes lèvres, mon petit bonheur du quotidien pour avoir réussi mon gâteau, tout s'évanouit à sa vue. Nous nous regardâmes silencieusement pendant que Kuchel essayait d'attirer son attention et je fus la première à interrompre ce combat de regard. Je ne voulais pas penser à lui. Ni le regarder. Ça allait inévitablement détruire mon cœur déjà en charpie ainsi que ma vengeance douce.

Kuchel qui s'était tournée vers moi vit la tarte que j'avais posé sur la table basse. Elle chercha à fuir les bras de Rivaille.

- Mama mama ! Uchel peut avoir cha ? I-te-plaît ! Demanda-t-elle joyeusement de sa petite voix douce.

- Tu seras la première servie, souris-je en amenant rapidement des assiettes. August, viens, je te sers aussi et interdiction de refuser ! Tu veux un café, comme d'habitude ?

August voulu hocher la tête mais il sentit le regard perçant de son caporal sur lui.

- Oï Fester, qu'est-ce que c'est que cette blague ? Tiqua Rivaille en s'avançant vers nous. T'avais une seule mission pourtant, c'était...

[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant