[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIX

Épisode 107 : Petra Ralle

Novembre 851 : 5ème mois de grossesse

L'hiver arriva et nous frappa sans surprise. Et je sus que les choses allaient être plus dures pour les bataillons d'explorations qui devaient camper dans ce froid, se geler les doigts et les articulations, tout en travaillant sur les constructions. Sirus, Hanji et Rivaille n'allaient pas être épargnés.

Et comme j'avais eu la masse de patients à l'hôpital pour évanouissement à cause de la canicule cet été, je eus la masse de patients pour la grippe, le rhume, voire même des personnes qui arrivaient en urgence dans un état de pneumonie et nous n'étions même pas encore en décembre.

Lorsque Rivaille revint un soir, je lui annonçais avec excitation que j'avais ressenti "notre morveux" comme il l'appelait souvent, bouger.

Il s'était attendu à tout sauf ça. Il m'avait fixé avec les sourcils froncés, la bouche légèrement entrouverte et m'avait demandé si c'était vrai et si je ne lui faisais pas marcher une énième fois. Lorsque je confirmais ça en sautillant presque sur place, il n'avait rien dit. Je suppose qu'il n'avait pas su quoi dire. Mais il avait ensuite mis sa main sur ma tête et avait admiré mon ventre qui avait grossi à vu d'oeil avec des traits détendus.

Malheureusement outre ce moment de joie, le reste de mon cinquième mois fut beaucoup moins détendu.

Je continuais à m'occuper de l'hôpital en surveillant le travail de Faustina et en étudiant les comptes-rendus de Wilfred, mais j'allais plusieurs fois par semaine voir Historia. Pixis avait convaincu Zackley que le savoir d'Erwin que j'avais hérité pourrait être utile à notre reine. Zackley ayant un minimum d'estime pour mon ancien mentor, avait accepté. D'ailleurs, il n'avait rien dit sur ma grossesse. Il avait juste haussé un sourcil en voyant mon ventre arrondi la première fois puis il avait fait semblant de ne rien voir. Et c'était pas pour me déplaire.

Je sympathisais avec Historia et lui proposais de nombreuses lectures afin de discuter sur ces sujets pour affiner son esprit critique et sa créativité, mais venir à la capitale, au Palais, à l'hôpital commençait à se faire extrêmement ressentir.

Je prenais du poids. Je m'essoufflais vite. Mes seins étaient douloureux. Mon dos aussi. Et je continuais à avoir toujours faim et ça m'aidait pas. Mes bras et mes jambes étaient devenus légèrement potelés et je m'étais plainte à Rivaille. Il avait soupiré pour ces inquiétudes sans intérêt en m'assurant que ça ferait toujours plus de partie de mon corps à aimer. Il avait pas dit ça aussi subtilement bien sûr. Je traduisais.

Mais Rivaille était fatigué de son côté, bien qu'il faisait mine de ne pas l'être.

D'après Nile et Pixis, Zackley avait reçu une missive de Hanji. Il fallait se préparer à être envahi de nouveau, les deux derniers mois avaient été beaucoup trop calmes.

Les bataillons préparaient donc l'abordage des futurs navires ennemis. Mais Rivaille faisait en plus des aller-retour pour s'assurer que j'allais bien.

La catastrophe de la dernière fois avec le marchand, ne devait pas être répété.

Mais lorsqu'il était avec moi, il était  nerveux d'être aussi loin des bataillons. Il devait penser à ses cadets. Que se passerait-il si on nous envahissait au front et qu'il était en ville ? Il allait prendre du temps à traverser les plaines qui séparaient les murs de la mer.

Son rôle de caporal et d'amant n'arrivaient pas à coexister. Lorsqu'il était au front il s'inquiétait pour moi. Et quand il était avec moi, ses pensées étaient aux bataillons. Et ça m'avait piqué le cœur en pensant que je ne pourrai jamais vraiment avoir le père de mon enfant à mes côtés.