Juin à Juillet
Juin
Paula m'avait immédiatement reconnu et nous avions parlé ensemble. Enfin je lui avais parlé, elle ne savait toujours pas très bien parler, elle savait simplement dire quelque mots pour répondre ou elle répétait les derniers mots que je prononçais. Elle s'était émerveillée en voyant Kuchel dans mes bras et j'avais tourné Kuchel vers elle en présentant Paula. Bien sûr je savais que Kuchel ne comprenait rien. Mais elle avait un agréable caractère. Dès qu'on la regardait et qu'on lui parlait, elle riait et babillait joyeusement.
J'étais ensuite allée voir le responsable qui gérait cette file d'exode rurale et je m'étais portée garante de Paula.
Je ne voulais pas la voir travailler les terres, je ne voulais pas la voir se courber du matin jusqu'au soir et être payée presque des misères, bien sûr, je ne lui dis rien de tout ça. Paula était comme Kuchel qui découvrait le monde.
Paula découvrait le soleil. L'air frais frôlant sa peau. La chaleur réchauffant son visage. Ses yeux voyaient probablement pour la première fois des arbres immenses et des sapins à portée de vue. Son odorat s'accoutumait à cette odeur de pain frais qui sortait du four du boulanger et sa vue aux enfants qui courraient heureux dans les rues de Sina.
Elle regardait tout autour d'elle, essayant de voir tout ce qu'elle pouvait, sans rater un morceau.
Je l'invitais à l'hôpital pour qu'on la lave et qu'on vérifie si elle était en bonne santé. J'en profitais pour faire ausculter Kuchel aussi. Finalement, en fin d'après-midi, je laissais Kuchel chez sa nourrice et j'accompagnais Paula à Maria pour lui montrer la petite maison qu'on lui avait attribué. Je lui demandais ensuite si elle savait faire de simple tâche ménagère.
Lorsqu'elle me répondit que oui en hochant frénétiquement la tête et en mimant des gestes comme faire la vaisselle ou le repassage ou laver le sol, je lui suggérais un poste de femme de ménage. Des heures fixes. Un salaire trois fois plus élevé que ceux qui travaillaient dans les champs.
Le soir même, je l'accompagnais à la toute nouvelle résidence de Kiyomi Azumabito.
Elle fut acceptée parmi les nombreuses servantes et Paula me remercia en me prenant dans ses bras et en m'offrant un grand sourire. Pour ma part, j'écrivis une lettre adressée à Kiyomi, absente, expliquant d'où elle venait et que j'étais sa garante ; et malgré ses difficultés à communiquer, elle était très intelligente.
Enfin je récupérais Kuchel qui s'était endormie chez sa nourrice. Elle avait ce visage d'ange, cette respiration calme, cet air apaisé, que j'aurais pu la regarder dormir jusqu'à ce qu'elle se réveille. Kuchel faisait tanguer mon coeur, je l'aimais tellement fort que dès fois j'en perdais presque mes priorités.
Elle avait quatre mois. Lorsqu'elle était allongée sur le ventre, elle pouvait lever sa tête et se tenir sur ses bras ou ses mains. Elle aimait beaucoup donner des petits coups de pieds, gigoter dans tous les sens, attraper son propre pied, et elle adorait faire la conversation dans son propre langage. Quand je travaillais à la maison, je parlais en même temps avec elle en faisant semblant de comprendre ce qu'elle disait. Et elle devenait de plus en plus expressive. De la surprise, des sourires, des sourcils froncés pour indiquer qu'elle était perdue...
Je ne manquais pas d'écrire tous ces petits détails dans mes lettres que j'envoyais à Rivaille lorsqu'il était absent de longue durée. Bien qu'il y avait plus de chance que Hanji la lise avant. D'ailleurs, de rares fois, où j'obtenais une réponse de Rivaille, je recevais une longue lettre : il écrivait juste trois ligne pour me dire de prendre soin de moi et de Kuchel, communiquer ses sentiments c'était pas sa spécialité. Et Hanji écrivait ensuite tout le reste de la lettre, et même dès fois, Sirus la terminait. C'était une lettre collective. Et je commençais à faire attention à ne pas trop exprimer mes sentiments car je savais que ma lettre ferait le tour des camps avant d'arriver dans les mains de Rivaille.
VOUS LISEZ
[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIX
FanfictionUne jeune femme médecin et son fils adoptif sont recueillis par les Bataillons sous les ordres d'Erwin Smith après un acte de bravoure, suite à l'invasion de son district dans le mur de Rose. Des destins vont s'entrecroiser, certains vont se défaire...