Épisode 79 : 4 %

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Je n'avais pas cru mes médecins quand ils m'avaient dit que Sirus mourrait. Et ce n'était pas parce que je ne voulais pas y croire mais parce que mon équipe était digne de devenir une bonne troupe de comédien en devenir tellement ils exagéraient à longueur de journée. Quand un étudiant ne savait pas comment soigner un patient, il venait me voir en criant que son patient mourrait juste pour que j'aille le voir.

La question était, est-ce que l'équipe médicale avait exagéré ?

La varicella-zona n'était pas mortelle chez les enfants.

Mais elle pouvait tuer si le patient contractait des complications.

La pneumonie en faisait partie. Et la pneumonie était mortelle. L'hiver dernier, soixante-six pour cent des patients atteint de pneumonie n'avaient pas survécu car lorsqu'ils avaient compris que leur petit rhume n'était pas un simple rhume, il avait été beaucoup trop tard. Sirus avait la varicelle. Ce pourcentage de mortalité devait être gonflé de vingt pour cent. Il avait donc quatre-vingt six pour cent de chance de mourir. Mais Sirus avait plus de dix ans. Et nous étions en pleine nature sans infrastructure aux alentours. De quatre-vingt six pour cent... On passait à quatre-vingt seize pour cent.

Il avait quatre pour cent de chance de survie.

Je ne pensais plus à rien, juste à le sauver. Je courus le plus rapidement possible vers ma tente... Mais je fus étonnée de voir autant de monde quand j'entrais : Hanji c'était normal, Jean, Sasha et Armin j'accepte car Sirus était leur meilleur ami... Mais Yelena et Onyankopon ? Et d'où sortait ces dizaines de soldats ? J'étais sûre qu'ils étaient là plus pour assister à un événement intéressant que par pure inquiétude.

Puis je vis Sirus.

Et là, je crus que mon cœur avait lâché.

Hanji était à ses côtés et lui parlait, mais Sirus transpirait à grosses gouttes et crachait ses poumons. Sa toux était grasse et sifflante et sa peau avait rougit. Il souffrait. Sa respiration était lourde et lui était douloureuse. Je me précipitais à son chevet et enfilais des gants pour pouvoir l'examiner mais au moment où je m'apprêtais à le toucher, je me figeais. L'image du corps de Rivaille blessé me revint en mémoire et je serrais les dents.

Quatre pour cent.

Il avait quatre pour cent de chance de survie. Mon travail de médecin était de ramener ce taux à cent pour cent. Mais étais-je même adaptée pour ce travail ? J'avais blessé Rivaille. Et si je blessais Sirus ? Et si je... le tuais ?

Je tremblais quand Hanji me toucha le bras.

- Nausha, tu peux le faire. Dis-nous de quoi tu as besoin.

- Capitaine ! Nous devons le ramener à la capitale ! On ne pourra pas le soigner ici ! Me suggéra une infirmière.

- On peut utiliser l'acupuncmachin pour le soigner Capitaine, non ?!

- Nausha, intervint alors Yelena en s'approchant de moi. Sur les navires, nous pourrons peut-être trouver des médicaments pour lui. Hanji, qu'en pensez-vous ? Vous pouvez nous laisser vérifier ?

- Il y a même des cabines propres où on pourra faire allonger ce jeune Ackerman, renchérit Onyankopon. Laissez-nous vous aider Hanji. Nausha faites-nous confiance, on fera tout pour vous aider.

- Faites quelque chose ! M'hurla un soldat. Ne laissez pas ce gosse mourir ! Il m'a sauvé la vie ! Je tiens à lui rendre la pareille !

- Du calme les gars, ordonna Hanji. Laissez Nausha se concentrer !

Qu'allait être la réaction de Hanji en apprenant que j'étais loin d'être concentrée... Et que je n'avais aucun plan ?

Pour la première fois de toute ma vie, j'hésitais.

[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant