Épisode 162 : Retour Sur L'Île Du Paradis

2.6K 169 251
                                    

À notre réveil, le ballon dirigeable était atrocement silencieux. Ce n'était pas parce que tout le monde dormait. Oh non. On entendait des petits bruits parasites, signe que certains s'activaient à l'extérieur de mon compartiment. Mais absolument personne ne parlait.

C'était un matin de deuil.

Et l'atmosphère même était lourde et pesante et immédiatement après avoir ouvert les yeux, je sus que cette journée allait être extrêmement dure. Aussi bien moralement que physiquement.

Rivaille et moi fûmes réveillés par cette sensation d'apesanteur, cette sensation qu'on descendait dans l'altitude, signe que nous étions presque arrivés.

Mais une fois débout, les décollages et les atterrissages n'étant toujours pas ma tasse de thé, j'avais rapidement quitté Rivaille pour aller vomir dans les toilettes.

- Tu vas mieux ? M'accueillit Rivaille lorsque je quittais la salle de bain plus tard.

Il était en pantalon seulement, assis sur mon lit, les bras croisés, son regard sur moi.

- Oui merci...

Il y eut un petit silence. Ni lui ni moi n'étions éloquents après tout ce qu'il s'était passé hier. Même nos cœurs étaient trop douloureux pour penser à quoi que ce soit d'autre. Mais je ne voulais pas non plus laisser Rivaille se plonger dans ses pensées. Surtout après la mort de Sasha et de ses autres soldats.

Il n'était pas le type qui exprimait son deuil... Mais sous son calme apparent et sa maîtrise de ses émotions, je savais qu'il n'en pensait ni n'en ressentait moins.

- Mais cette grossesse est beaucoup plus supportable que ma précédente, continuais-je d'une voix faible, pour faire la conversation.

Rivaille me regarda de nouveau et hocha la tête, soulagé. Je crus que la conversation s'arrêterait ici mais non.

- J'attends toujours que tu m'expliques ce qui s'est passé avec l'autre con de barbu merdeux.

- Oh oui.

Il me jeta un bref coup d'oeil avant de remettre son haut et de se rasseoir sur le bord du lit. Je lui racontais alors tout, le pourquoi de Yelena qui m'avait aidé, les fameuses quarante-cinq secondes, Sieg qui avait essayé de gagner ma confiance et pourquoi je m'étais énervée contre lui.

- Tu lui as foutu un sacré poing d'ailleurs.

- J'ai eu l'avantage parce qu'il était devenu un manchot grâce aux bras que tu lui as arrachés... Soupirais-je un peu en me rapprochant de lui. C'était loin d'être à la loyale.

- Et ? Tu te rends compte que si t'avais pas été enceinte il t'aurait eu ? C'est ce morveux en toi qui t'as sauvé si je pige bien. Quant à l'autre blondie obsessionnelle du macaque...

- Je sais plus trop quoi en penser d'elle, je me dis c'est grâce à elle que j'ai réussi à exploiter mon poten...

- Sûrement pas, trancha-t-il glacialement en me regardant avec des yeux durs et sévères. Ne te fais pas avoir. On ne peut rien dire du tout la toubib. Si son plan avait réussi, tu aurais été une marionnette dans leur main.

- Je ne suis pas aussi faible d'esprit, enceinte ou pas, j'aurais déjoué ses plans Rivaille.

Il continua de me fixer comme s'il ne me croyait pas et je grimaçais, agacée.

- Rivaille, Sieg ne pourra pas m'avoir, je le déteste beaucoup trop. D'ailleurs il faut qu'on lui montre qu'il ne peut pas nous baratiner. S'il trouve que nous ne sommes pas soudés il en profitera. Il prend un malin plaisir à nous faire tourner en bourrique, lui expliquais-je. Il faut qu'on s'allie toi et moi.

[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant