[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIX

Épisode 178 : Héritage

Je toquais à la porte du Général des Armées et attendis qu'il me dise d'entrer, en tapant du pied, impatiente et nerveuse. Il fallait dire, rien que l'idée de lui parler me faisait déglutir. Avec lui, je n'avais pas besoin d'être enceinte pour avoir la nausée : penser à son concept de l'art sadique me donnait la gerbe.

Lorsque j'entendis enfin sa voix grognon à travers la porte m'indiquant d'entrer, je ne me fis pas prier.

Zackley était attelé devant son bureau, des documents devant lui, un cigare dans une main, ses lunettes sur son nez. Je le saluais et il leva à peine les yeux vers moi avant de soupirer et de rejeter de la fumée de sa bouche.

Bonjour l'accueil.

Je m'avançais en serrant des dents et en posant une main nerveuse sur mon ventre avant d'aller prendre place devant lui.

- Que voulez-vous Bernhardt ? Me demanda-t-il en scrutant ses documents quand je m'assis. Ne devriez-vous pas en train de couver chez vous ?

Je fronçais les sourcils. Est-ce qu'il avait bien dit le mot couver comme une poule qui couve ses oeufs ou est-ce que j'ai mal entendu ? À ce rythme je préférais clairement la gestation de Sieg. Non, en fait, les deux ne se rattrapaient pas.

- Non. Être enceinte ne m'empêchera pas de travailler, aussi déplaisant soit-il pour vous, répliquais-je, en retrouvant confiance en moi. Si vous ne m'aviez pas mis sur la touche, je ne serais pas là je vous rappelle.

- Éclairez ma lanterne, je ne vois absolument pas de quoi vous parlez. Mais dépêchez-vous, je n'ai pas le temps pour vous non plus.

Je sentis mes nerfs sauter.

Il ne m'avait pas accordé un seul regard, il fumait nonchalamment sa pipe pendant qu'il lisait ses documents. Et ça me foutait en rogne.

J'attendais un enfant. En plus de gérer mes hormones, mes sautes d'humeurs, ma faim, mes douleurs au dos et aux seins, les nausées désagréables qui me faisaient me lever et qui se suivaient par les vomissements du matin, de m'occuper de ma fille de deux ans, de gérer les affaires de l'hôpital, j'avais appris que des fugitifs s'étaient évadés et j'avais accouru à Rose pour revenir à Sina et découvrir qu'on avait des taupes dans nos soldats.

Le tout était saupoudré par mon inquiétude monstre parce que mon mari était à des centaines de kilomètres et jouait les chaperons d'un taré qui me disait que mon enfant allait naître misérable et malheureux car je lui aurais donné la vie.

Et j'étais récompensée par un homme qui était incapable de m'accorder deux minutes de son attention. Un homme qui était accessoirement mon supérieur.

Je grinçais des dents avant de me lever... Et de m'emparer brutalement des documents sur sa table. Zackley leva les yeux vers moi, non surpris avec une lueur mi-interrogatrice et mi-agacée par ma présence et ce que je venais de faire. Et il tira une bouffée de son cigare.

Je lui jetais un regard meurtrier.

- Je sais que vous ne pouvez pas me supporter. Mon ascension et mes origines ont tout pour vous déplaire mais vous ne pouvez pas nier mon implication. Depuis ce matin j'ai couru à droite et à gauche pour ce pays, j'ai été prise par l'embuscade des journalistes qui m'ont bousculé entre eux, j'ai envie d'aller vomir mes tripes parce que dieu sait à quel point la grossesse est pénible mais je suis là, devant vous, en train de me retenir. La moindre des choses c'est de m'accorder votre attention. Hanji s'occupe des taupes, Rivaille se charge de Sieg, Nile de la reine, Pixis des mercenaires. Je suis la seule chef encore à votre disposition et vous le savez.