[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIX

Épisode 166 : Traversée En Calèche Avec Un Macaque (S4 É.9)

Après notre escale mouvementée à Maria, nous avions rejoint Rose. Sans les Mercenaires. Ni Eren. Ni Gaby et Falco dans nos rangs. Ils avaient par la suite, tous été emmenés à Sina en deux temps trois mouvements dans la plus grande des discrétions pour ne pas ébruiter cette arrestation.

Assise derrière Rivaille qui chevauchait notre cheval, quelque chose me surpris en regagnant Rose.

Les effusions de joie du peuple à notre approche dans les rues.

On nous applaudissait, on criait de joie, certains nous lançaient même des pétales et des couronnes de fleurs pour nous accueillir. Je ne compris pas tout à fait leur réaction jusqu'à ce que j'entende les effusions de joie qui nous acclamaient comme des grands vainqueurs de guerre.

Face à autant d'enthousiasme, j'avais fini par essuyé mes larmes d'épuisement et j'avais attrapé un journal en chemin. Les jeunes colporteurs hurlaient la nouvelle édition spéciale du jour.

À la rapide lecture... Je compris avec choc quelle information avait circulé.

On ne parlait pas de la désertion d'Eren. On parlait de sa victoire offensive contre nos ennemis. On ne parlait pas des morts, mais seulement des dégâts estimés effectués à Mahr. On ne parlait pas de la scène internationale qui était en train de préparer la riposte. Juste que aujourd'hui était un jour de fête à marquer dans l'histoire et qu'il fallait célébrer le tout avec le grand héros de l'Île... Eren Jäger.

Ces nouvelles m'attristèrent plus qu'autre chose.

Encore une fois. On enjolivait la réalité. Et lorsque la vérité sur la situation dans laquelle on était éclatera... Ça sera Hanji qui allait tout se prendre à la gueule. Mais pire encore... On ne savait pas que les bataillons avaient arrêté Eren pour le jeter dans nos cachots. On avait pour le moment caché cette information.

Avec les bataillons à cheval qui se frayaient un chemin dans la foule et leur euphorie, je finis par déposer ma joue sur le dos de Rivaille et lâcher un gros soupir.

- Ça ne sert à rien d'avancer comme ça, en pleine exposition Hanji, râla-t-il agacé justement. On continue en calèche.

Et c'était le mieux à faire. Plus on avançait, plus on demandait la présence d'Eren. Bien sûr, Rivaille aussi était acclamé, on connaissait bien là les exploits du soldat le plus fort de l'Humanité, d'ailleurs beaucoup clamait son nom et lui jetait des pétales (mes cheveux en étaient assiégés). Mais l'euphorie pouvait justement déstabiliser les chevaux.

Une dizaine de minutes plus tard... J'avais suivi Rivaille dans une calèche. Mais ce n'était pas n'importe laquelle. C'était la calèche de Rivaille et Sieg. Rivaille avait décidé de se charger de sa surveillance dès maintenant, le savoir aussi libre finalement parmi la foule ne l'enchantait guère. De plus ces deux-là allaient prendre un chemin différent pour exiler Sieg.

À peine eus-je le temps de m'asseoir aux côtés de Rivaille qui avait les bras croisés et fixait Sieg sans défaillir, sous la joie du peuple, que Sieg tourna la tête pour me regarder.

- Le Bouclier fait aussi partie du voyage ?

- Elle ne s'appelle pas bouclier et détrompe-toi. On bifurquera après. Mais tu devrais le savoir non ? Après tout, c'est toi qui as envahi Rose il y a quelques années. Ta mémoire te jouerait-elle des tours le sagouin ?

La voix de Rivaille était glaciale. De la même manière qu'il avait fixé le révérend Nick à l'époque où Rose était évacué, il dévisageait Sieg, la mine sombre, les yeux noirs. Sans même ciller.

Sieg ne répondit pas.

- Enfin bon, si la botte secrète que tu prétends détenir n'est pas du flan, on peut attendre un peu avant de t'écharper. Dans les deux cas ça me va.