Et comme Rivaille était Rivaille, il ne s'arrêta pas au saignement du front de l'homme. Oh non. Il continua jusqu'à ce qu'il soit à terre incapable de bouger le petit doigt. Coup de poing dans l'estomac, balayette, tirage de cheveux avant de lui briser les dents, et le grand final qu'il finissait avec ces violents et célèbres coups de pied.
Bien sûr, il répéta la manœuvre avec le deuxième gars qui lui avait commis le crime de me toucher le postérieur. Lui il était mort. Enfin façon de parler.
Pour éviter les détails crus de cette scène qui fit d'ailleurs regrouper tout un tas de monde autour de nous et qui hurlait tous '' Oui vas-y allez ! " comme si c'était le cirque, je dirais juste que lorsque le second homme fut à terre, il avait été tellement amoché qu'on aurait pu le confondre avec un titan difforme. Et je pouvais voir ses dents sur le sol.
- Dégueulasse, cracha Rivaille en s'essuyant ses mains de sang avec un mouchoir.
Il se tourna alors vers moi. Enfin non, pas vers moi. Plutôt vers Paula derrière moi.
Il commença à marcher d'un pas assuré vers nous.
Ce que j'aimais chez Rivaille était l'égalité qu'il mettait entre les hommes et les femmes. Il traitait les deux genres de la même manière. Mais ce principe que j'aimais allait se retourner contre moi... Enfin contre Paula.
Je me postais fermement devant elle et quand Rivaille vit que je n'avais pas l'intention de le laisser passer, il me jeta un regard en biais.
- C'est fini, partons... Rivaille s'il-te-plaît!
- Cette femme est avec eux au cas où t'aurais manqué ce détail.
- Je sais ! Mais... C'est ma faute, je me suis faite avoir, j'ai retenu la leçon Rivaille. S'il-te-plaît, ne la frappe pas, tu les as déjà assez puni comme ça...
Il serra les dents et m'empoigna le col pendant que j'entendis un bruit derrière moi. Je tournais la tête. Paula s'enfuyait.
Rivaille tiqua, furibond et m'entraîna plus loin par ma veste, loin de la foule et des oreilles indiscrètes. Lorsque nous fûmes enfin seuls dans une petite ruelle il me lâcha contre le mur.
- Tu es naïve, ici c'est la loi du plus fort. Ici tu te fais bouffer comme un rat mort si on voit que t'es faible. Tu veux te faire voler ? Violer ? Tuer ?! Il t'arrivera tout ça si tu continue à croire en eux et pas dans ce putain d'ordre crois-moi ! Imprime ça dans ta caboche vide !
- Oui Rivaille ! Je suis naïve, je suis faible mais tu ne peux pas m'empêcher de croire en ces gens...! Si on montre de la gentillesse peut-être qu'ils changeront, peut-être qu'ils...
Rivaille se rua vers moi et empoigna mon menton avec une force qui me donna les larmes aux yeux. Je n'arrivais même pas à déglutir. Ses sourcils étaient froncés et ses yeux me montraient à quel point mes paroles le déchaînaient.
- Je vais te briser la mâchoire tu ne pourras plus sortir des merdes pareil. On est dans les bidonvilles ici qu'est-ce que t'as pas retenu ?! Les gens ne changeront pas avec la gentillesse. La misère les a réduit dans cet état où pour survivre, ils s'attaqueront aux plus faibles ! Tu sais quoi ? Tu me rappelles ces femmes qui se font manipuler par les hommes et finissent par être en cloque et vendues. Voilà où ces niaiseries t'amèneront.
Je pouvais parier que j'avais des marques rouges à la mâchoire maintenant.
- Rivaille, Kenny t'as élevé comme ça. Et t'as survécu comme ça. Mais certains tiennent le coup dans ce bas monde car on leur aura offert un peu de gentillesse. Un regard. Un sourire. Certains, dans les moments de désespoir repenseront à ces fugaces souvenirs où on leur aura accordé de l'importance... Et ils auront alors assez d'énergie pour vivre le lendemain en pensant que des choses bien peuvent leur arriver. En pensant qu'il reste de l'espoir d'être traité comme un humain décent. D'être traité... avec dignité !
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[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIX
FanficUne jeune femme médecin et son fils adoptif sont recueillis par les Bataillons sous les ordres d'Erwin Smith après un acte de bravoure, suite à l'invasion de son district dans le mur de Rose. Des destins vont s'entrecroiser, certains vont se défaire...