Épisode 27 : La Pécheresse, Le Péché, Le Juge Et La Condamnation

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Ni une ni deux, je laissais mon instinct prendre le dessus et baissais la tête et lui donnais un coup de pied dans son appareil génital avant de courir, le feu aux fesses.

Je l'entendis crier de douleur ainsi qu'un coup de feu. Je ne sentis aucun impact sur moi alors je continuais à courir, ne cherchant pas à savoir où la balle perdue avait bien pu atterrir.

Je courrais à l'opposé de là où se trouvait la salle de bal. J'empruntais tous les couloirs, toutes les intersections que je trouvais pour les fuir.

L'homme avait été rejoint par une multitude de gardes qui étaient sortis de leur cachette, me pourchassant tous, des pistolets à la main.

Je ne pouvais pas rentrer dans une chambre, ils allaient tous entrer et j'allais être fait comme un rat.

Je ne pouvais pas retourner sur mes pas car ils étaient tous là.

Je ne pouvais qu'avancer à travers tous ces couloirs, mais le pire c'était qu'il n'y avait personne à part eux et moi dans cette partie du palais.

Absolument tout le monde était au bal en train de danser et de faire la fête tandis que je me faisais pourchasser pour une raison inconnue.

C'était bien moi ça, c'était l'histoire de ma vie.

La poursuite s'acheva rapidement lorsque le couloir où j'étais s'acheva sur un immense balcon. J'avais ouvert les portes et vis qu'il y avait une véritable tempête dehors. Il pleuvait des cordes.

- Je n'ai rien fait ! Criais-je. Pourquoi vous faite ça ?!

Tous les hommes et les femmes qui m'avaient pourchassé, s'avançaient lentement vers moi, leurs armes pointés sur moi.

C'était celui qui semblait être leur chef, placé tout devant eux qui me répondit. Il était mince, sans doute âgé d'une cinquantaine voire soixantaine d'année.

- Taisez-vous criminel ! Vous n'avez pas le droit à la parole ! À genoux !

- Parce que vous êtes armés que vous pensez que je vais vous obéir ? Ducon ! L'insultais-je en me rappelant de Jean qui avait insulté Eren comme ça juste avant. Dites-moi au moins la charge contre moi ! Le crime que j'ai commis !

- Vous savez parfaitement le crime que vous avez commis ! Le crime est votre existence même ! Vous êtes un danger pour la royauté et l'humanité ! Nous allons exaucer les dernières volontés du roi !

- CE TYPE ETAIT UN IMPOSTEUR ! IL ÉTAIT MÊME PAS ROI ! Mais où étiez-vous ces dernières semaines ?! Notre reine est Historia !

- Fermez-là ! Chef, tuez-la avant que quelqu'un ne vienne ! Arrêtez de discuter avec cette Pécheresse !

Je serrais les dents et quittais le couloir pour aller sur le balcon, je courrais jusqu'à attraper le garde corps du balcon et vis avec effroi qu'on était vraiment en hauteur.

Je grelotais de froid sous la pluie battante qui m'offrit une douche gratuite sans me demander.

Lorsque je me retournais je vis les soldats alignés, pointant toujours leurs armes sur moi et leur chef venir vers moi.

- Vous avez tué mon père pas vrai ?! Criais-je sous la pluie.

- Votre lignée est une menace pour la famille royale, répéta-t-il. On aurait dû vous exterminer bien longtemps mais vous nous avez miraculeusement échappé pendant toutes ces années. Ne pensez pas qu'une nouvelle reine vous apportera l'immunité Pécheresse ! Beaucoup d'entre nous sommes au courant de vos capacités. Votre mort sera un pas de plus pour la paix entre les murs sacrés !

Les murs sacrés ? Il avait dû côtoyer le culte du mur un peu trop longtemps lui.

Ce monstre était à quelque pas de moi.

J'avais à présent deux options qui s'offraient à moi : me faire tuer indignement par cette brigade particulière et fêlée ou sauter du balcon et me tuer.

Bon, la finalité restait la même. Celle de ma mort prochaine et certaine.

Mais je préférai cent fois me jeter du balcon plutôt que de recevoir leurs balles.

Le coeur battant, j'attrapais de mes deux mains la rambarde. Je sentis mon estomac se retourner, j'étais prête à vomir d'effroi.

Je sentais des larmes de terreur et d'injustices couler sur mes joues et se mêler aux gouttes de la pluie.

Je ne comprenais vraiment pas. C'était vrai que ma famille avait toujours été des experts en matière scientifique et surtout en médecine et avaient développé des méthodes inédites de chirurgie que les cultes religieux auraient pu qualifier d'hérésie...

Mais de la à me traiter de Pécheresse ?

Et de qualifier mon existence comme un crime contre l'humanité ?

- Le suicide ne fera qu'accentuer votre crime Pécheresse mais cela ne sera que digne de ce que vous êtes.

Je ne me fis pas prier deux fois et passais mes jambes par derrière la rambarde et m'assis sur la barrière.

Je me tenais face à Sina dont les maisons au loin, le ciel noir et la pluie étaient les seuls témoins de cette injustice que je vivais.

Je regardais le ciel et fermais les yeux en sentant le pistolet de l'homme plaquer contre mon crâne.

Et soudain, une voix se fit clair dans mon esprit.

Si tu sautes, tu ne mourras pas.

J'ouvris les yeux, estomaquée par cette sorte d'illumination que je venais d'avoir.

Quiconque sauterai d'ici mourrait sans aucun doute...

...mais j'avais cette certitude, au plus profond de moi que je n'allais pas mourir. Que j'allais survivre à cette chute.

Comme si, tout d'un coup, je savais quoi faire.

Je ne savais pas comment ni pourquoi je pensais ça, et avec le temps qui pressait je ne cherchais pas à savoir et sans aucune hésitation, je me propulsais dans le vide et lâchais la rambarde.

Je me sentis libre comme l'air dans cette chute et tombais en regardant en haut. L'homme était penché par dessus du balcon et me regardait, de plus en plus au loin.

Étais-je folle ? Peut être. Ou assurément. Je devais être complètement barje pour me fier à une voix de ma conscience et de me suicider.

Dans deux secondes j'allais percuter le sol pourtant. Mon corps allait s'écraser et mes organes internes allaient être réduits en bouillis. Mon crâne allait s'ouvrir en percutant le sol et mon sang allait se répandre par terre. J'allais briser mes bras et mes jambes ainsi que ma colonne vertébrale qui allait être dislo...

[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant