[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIX

Épisode 141 : Pression (MATURE CONTENT)

- Maman !

J'eus à peine le temps de rentrer dans le salon, derrière Onyankopon qui m'avait ramené au manoir de Kiyomi, que j'entendis Sirus m'appeler. Je levais la tête et le vis avec une mine déconfite, avant qu'il ne se précipite vers moi. Il ne me laissa pas le temps de lui dire que j'étais trempée et qu'il ne devrait pas me toucher qu'il vînt me serrer, ses bras autour de mon cou.

- Sirus... Murmurais-je.

Je posais ma main glacée sur son dos et il m'étreignit de plus belle. Son cœur battait terriblement fort contre moi, et je l'entendais déglutir à côté de mon oreille, comme s'il avait imaginé le pire. Je jetais un coup d'oeil par-dessus son épaule et j'aperçus Jean, Conny et Sasha qui me regardaient, rassurés de me voir aussi, mais dans un silence lourd et pesant.

Jean fut le premier à se lever et venir à son tour, les sourcils froncés, un air renfrogné et désolé au visage.

- On aurait dû faire plus attention, on était obnubilé par l'autre, alors qu'on aurait dû garder à l'esprit que toi aussi tu étais une cible. On a échoué sur toute la ligne. Je te présente mes excuses au nom de toute l'escouade, même si c'est loin d'être suffisant.

Je connaissais Jean depuis trois ans. J'avais découvert toutes ces petites facettes, le garçon qui avait le béguin pour sa camarade, le garçon qui pestait et cherchait la bagarre avec Eren, le garçon à sa maman, mais ce n'était plus un garçon qui était en face de moi. C'était un homme qui avait l'étoffe d'un chef et qui prenait la responsabilité pour l'échec de l'escouade.

Sirus me lâcha et je levais mes mains pour caresser tendrement ses joues. Je regardais ensuite Jean.

- Personne n'aurait pu prédire que Eren partirait comme ça. Ni que je rencontrerai la famille d'Alexis en même temps.

- Les... Weissmüller ? S'étonna Sirus. Attend, maman, c'est pas la famille super dangereuse qui peut te manipuler là ?

Jean jura, et les mines de Sasha et de Conny devinrent lugubres. Ils devaient se dire que pour un échec, c'était un échec. Mais vraiment, ce n'était pas de leur faute. Aucun d'eux.

Toutefois, je n'avais pas la force de tout raconter.

J'étais juste frigorifiée. La chaleur ambiante du manoir m'avait fait du bien au début, mais le choc thermique d'être passée du froid au chaud n'était pas bon pour mon corps. Mon manteau-même était bombé d'eau de la pluie, et mes pieds nageaient dans mes escarpins (ce n'était pas une blague). Quant à ma robe, elle me collait glacialement au corps.

- Je vais me changer.

Les jeunes gens hochèrent la tête et allèrent prévenir Hanji et Rivaille de ma présence. On m'avait dit que ces deux-là discutaient de la situation avec Kiyomi et établissaient un plan pour nous retrouver (enfin retrouver Eren maintenant) et Armin et Mikasa étaient interrogés par eux.

Onyankopon alla demander des vêtements de rechange pour moi et une employée de la maison m'informa qu'elle viendrait les déposer dans ma chambre. Je hochais la tête et montais les escaliers.

La première chose que je fis en entrant dans ma chambre, c'était d'enlever ma perruque mouillée. Je la déposais sur le bureau et entremêlais mes doigts dans mes cheveux humides pour les démêler.

Je retirais ensuite mes escarpins et mon lourd manteau avant de le laisser égoutter dans la salle de bain et de prendre une serviette pour m'essuyer le visage. Quand j'entendis la porte s'ouvrir, je revins dans la chambre, pensant que c'était la domestique qui me ramenait des habits secs... Mais non.

Rivaille venait de rentrer.

Et à sa vue, je me mis à vaciller. La seule personne avec qui je me permettais de montrer mes plus profonds sentiments et mes faiblesses, c'était lui. Rien qu'à lui. Je ne pouvais pas paraître faible devant Sirus et ses amis. Mais si je voulais pleurer et me confier, je pouvais le faire en toute sécurité avec lui (et Hanji bien sûr).